Maria Alekhina, une des deux activistes du groupe punk Pussy Riot emprisonnées en Russie, a annoncé, mercredi 22 mai, avoir entamé une grève de la faim après avoir été empêchée d’assister à l’audience consacrée à sa demande de libération anticipée.
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Protester contre une décision de justice
Condamnée à deux ans de camp pénitentiaire, le 17 août dernier pour avoir chanté une « prière punk » anti-Poutine dans un lieu de culte à Moscou, Maria Alekhina a décidé de faire une grève de la faim, après qu’une décision lui a interdit de participer aux débats sur sa demande de libération anticipée. «J’interdis à mes avocats de participer aux débats jusqu’à ce qu’on m’amène au tribunal pour assister à l’audience», a déclaré la militante.
Le tribunal municipal de Berezniki, situé dans la région de Perm, se penche de nouveau sur sa demande de libération anticipée mais refuse qu’elle participe à l’audience. La jeune femme, mère d’une fille de quatre ans, devrait cependant pouvoir suivre l’audience par vidéoconférence depuis le camp pénitentiaire de Perm rapporte Interfax.
A la fin du mois d’avril, Nadejda Tolokonnikova, une autre membre du groupe contestataire, s’était vu refuser sa requête de libération anticipée par le tribunal de Mordovie situé à 640 km à l’est de Moscou.
Rappel des faits
Symbole des « anti-Poutine », Nadejda Tolokonnikova, Maria Alekhina et Ekaterina Samoutsevitch, membres du groupe punk féministe russe « Pussy Riot » avaient été arrêtées pour hooligalisme, le 21 février 2012, après avoir fait une « prière punk » contre Vladimir Poutine dans un lieu de culte à Moscou.
Jugées en août 2012, Nadejda Tolokonnikova, 23 ans, et Maria Alekhina, 25 ans, avaient été condamnées à deux ans de camp de travail pour « vandalisme motivé par la haine religieuse ». Libérée en octobre dernier à l’issue du procès d’appel, Ekaterina Samoutsevitch, troisième membre du mouvement contestataire, est depuis assignée à résidence à Moscou.
Soutien de personnalités
Plusieurs personnalités politiques et issues du monde du spectacle ont apporté leur soutien aux trois activistes comme la chanteuse islandaise Byörk, Yoko Ono ou encore Madonna, qui avait déclaré lors d’un concert à Moscou : « Je pense que ces trois filles ont fait quelque chose de courageux et je prie pour leur liberté ». Un documentaire, intitulé Pussy Riot, A Punk Prayer, retraçant le combat féministe des Pussy Riot, a gagné un prix spécial du jury au festival du film indépendant américain Sundance.
