Après le retrait du candidat réformateur Mohammad Reza Aref, Hassan Rohani est l’unique candidat modéré en lice pour l’élection présidentielle iranienne qui se tient vendredi 14 juin. Cet ex-négociateur pour le nucléaire est soutenu par les anciens chefs d’État modérés Mohammad Khatami et Akbar Hachemi Rafsandjani.
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Le 11 avril dernier, Hassan Rohani, religieux modéré et ancien chef des négociateurs iraniens pour le nucléaire au début des années 2000, annonçait sa candidature pour l’élection présidentielle iranienne du 14 juin. Âgé de 64 ans, celui qui affirme vouloir restaurer « des relations constructives avec le monde », a obtenu tous les soutiens de son camp.
« Je donnerai ma voix à mon cher frère »
Sur les six candidats encore en lice pour l’élection présidentielle de vendredi, Hassan Rohani est le seul modéré face aux cinq autres candidats conservateurs. Après le désistement de Mohammad Reza Aref, Hassan Rohani a obtenu mardi deux soutiens de taille : celui de l’ancien président réformateur Mohammad Khatami et de l’ex-président modéré Akbar Hachemi Rafsandjani.
« Je demande à tout le monde, en particulier les réformateurs […] et à tous ceux qui veulent la grandeur de notre nation, de participer à l’élection […] et de voter pour M. Rohani », a déclaré M. Khatami sur son site internet, ajoutant : « En raison de la lourde responsabilité que j’ai vis-à-vis de mon pays et de l’avenir du peuple, je donnerai ma voix à mon cher frère, le docteur Rohani. »
M. Rafsandjani a de son côté indiqué que Rohani s’était porté candidat après l’avoir consulté. « Avec tout le respect que je dois aux autres candidats, je voterai Rohani et je le considère comme mieux à même de diriger la branche exécutive », a souligné l’ancien président.
Réformer la politique étrangère
Lors d’un rassemblement électoral lundi, Hassan Rohani a déclaré qu’il suivrait « la même voie que celle de Khatami et Rafsandjani. Je n’approuve pas la politique étrangère actuelle du pays. Nous chercherons à avoir une bonne entente [avec les pays étrangers] pour réduire pas à pas les sanctions et les supprimer totalement. »
Il avait déjà critiqué la politique menée par le président sortant Mahmoud Ahmadinejad, en déclarant au mois d’avril : « Ce gouvernement s’est moqué des sanctions […] alors qu’il aurait pu les éviter ou alléger leurs effets ».
Sortir de l’impasse du nucléaire
Après avoir suivi des études religieuses dans les années 1960 et obtenu une maîtrise de droit en 1972 à l’Université de Téhéran, Hassan Rohani est parti poursuivre ses études à la Glasgow Caledonian University au Royaume-Uni, où il a décroché un doctorat en droit. Il a ensuite suivi de près la victoire de la révolution islamique de 1979 puis a servi pendant la guerre Iran-Irak.
Secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale (CSSN) entre 1989 et 2005 sous la présidence de M. Rafsandjani (1989-1997) puis de M. Khatami (1997-2005), Hassan Rohani a été le négociateur en chef pour le dossier du nucléaire iranien entre 2003 et 2005, lors des discussions avec la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne. L’Iran avait alors accepté de cesser ses activités d’enrichissement d’uranium, et Rohani s’était félicité d’avoir évité la guerre.
Le porte-parole de M. Rohani, Saïd Reza Salehi, a déclaré que s’il était élu, M. Rohani promettait de de régler le dossier du nucléaire : « Hassan Rohani a rédigé un programme précis sur le nucléaire. Sa stratégie principale, c’est d’avoir des relations avec l’Occident et de diminuer les tensions, pour régler cette question du nucléaire et trouver une solution par la discussion. »