Ces dictateurs ont la belle vie. Quand d’autres sont la proie de la communauté internationale qui les menace d’intervention armée, ces tyrans sont au pouvoir depuis des décennies sans que jamais le monde ne les place devant leurs responsabilités.
[image:1,l]
Cela fait maintenant 26 ans que Robert Mugabe tient les rênes du Zimbabwe, 26 ans que ce pays du sud de l’Afrique s’est peu à peu transformé en dictature.
Le Zimbabwe, une dictature depuis 26 ans
Le « père de l’indépendance » de l’ancienne Rhodésie du Sud est désormais à la tête d’un pays ruiné et qui subit une des plus graves pénuries alimentaires de son histoire.
Cet indétrônable chef d’Etat, réélu cet été, est notamment connu pour quelques phrases historiques.
En 2003, il déclare notamment : « Hitler avait un seul objectif : la justice pour son peuple, la souveraineté pour son peuple, la reconnaissance de l’indépendance pour son peuple et de ses droits sur ses ressources. Si cela c’est Hitler, laissez-moi être le décuple d’Hitler. »
Le 15 septembre 2005, il affirmait que « les Zimbabwéens ne mouraient pas de faim », mais refusaient tout simplement de changer de régime alimentaire et préféraient le maïs aux pommes de terre ou au riz.
« Nous avons des tonnes de patates mais les gens ne sont pas des mangeurs de patates… Ils ont du riz mais cela ne les attire pas », a-t-il encore expliqué à l’Associated Press.
De graves violations aux droits de l’homme
Rapidement converti à l’idéologie marxiste. Robert Mugabe devient Premier ministre 1980. A la suite des élections truquées de 2002, le Royaume-Uni tente de mettre en place des sanctions internationales avec les pays du Commonwealth. Les pays occidentaux soutiennent cette initiative et les États-Unis et l’Australie, les Britanniques obtiennent la suspension du Zimbabwe du Commonwealth. Pourtant, les pays africains se réunissent autour du dictateur justifiant le comportement de Mugabe par les abus du colonialisme.<!–jolstore–>
C’est à cette époque que le chef d’Etat met fin au semblant de démocratie au Zimbabwe. Il limite alors drastiquement la liberté de la presse, musèle l’opposition, et recourt à la torture et à l’assassinat des membres d’opposition.
Le pays s’enfonce dans une crise sans précédent et 70 % de ses citoyens sont sans emplois. L’ensemble des pays occidentaux condamne le gouvernement zimbabwéen et des organisations telles que Amnesty International dénoncent les atteintes aux droits de l’homme.
La Corée du Nord inchangée depuis des décennies
Lorsqu’il est mort, le dictateur nord-coréen Kim Jong-il a laissé derrière lui un héritier presqu’officiellement désigné, son fils Kim Jong-un, âgé de seulement 29 ans. Le jeune homme était alors affublé de titres pompeux et prestigieux dont celui de général. Mais il était bien loin d’avoir l’expérience qu’avait accumulée son père lors de la mort de Kim Il-sung, le fondateur du régime stalinien nord-coréen, en 1994. Il est pourtant parvenu sans encombre, et grâce à un appareil étatique bien rôdé, à reprendre les rênes d’une Corée du Nord égale à elle-même.
Kim Jong-un a fait ses débuts en public en septembre 2010, lors de son élévation aux rangs de général quatre étoiles et de vice-président de la Commission centrale militaire du Parti des travailleurs de Corée du Nord. Par la suite, il a participé à un certain nombre de sorties officielles aux côtés de son père. À la mort de son père, l’agence d’État, Korean Central News Agency, l’a présenté comme « le grand successeur de cause révolutionnaire du Juche, sous le leadership duquel les idées de Kim Jong-il étaient certaines de triompher. »
Culte de la personnalité, famine
Pays sans doute le plus fermé au monde, la Corée du Nord ne laisse passer que très peu d’informations et les médias internationaux sont lourdement surveillés dans le pays. La liberté d’expression est inexistante et le culte de la personnalité fait partie du quotidien de chaque Nord-Coréen pour qui les dirigeants successifs sont considérés comme des demi-dieux.
Cependant, les divers témoignages qui nous parviennent des rares Nord-Coréens parvenus à s’échapper de leur pays nous révèlent un pays d’une pauvreté extrême où la famine s’accompagne des pires atrocités.
Récemment, une information provenant du Sunday Times a mis en lumière des faits de cannibalisme dus à la grande famine qui aurait déjà fait plusieurs milliers de morts.
D’après le Sunday Times, un père de la République populaire démocratique de Corée aurait été envoyé au peloton d’exécution l’an dernier après qu’on eut découvert qu’il avait tué et mangé deux de ses propres enfants – une grande famine rongeait alors le pays.
« Alors que sa femme était en voyage d’affaires, il a tué sa fille aînée, raconte un informateur d’AsiaPress. Puis, parce qu’il avait été témoin de ce qu’il avait fait, ce père a ensuite tué son fils. »
« Quand sa femme fut de retour, il lui offrit à manger, en annonçant « qu’ils avaient de la viande ». Mais celle-ci, suspicieuse, informa le ministère de la Sécurité publique qui découvrit des restes de corps des enfants dans les combles. »