Dans une tribune publiée dans le quotidien russe la Pravda, le sénateur américain John McCain adresse une lettre aux Russes, ce jeudi 19 septembre, leur expliquant pourquoi leur président, Vladimir Poutine, « ne croit pas en eux ». Une libre expression qui intervient une semaine après la tribune du président russe, publiée dans le New York Times.
[image:1,l]
Quand le président russe Vladimir Poutine s’adresse aux Américains dans le New York Times, les Américains répliquent dans le quotidien russe la Pravda. C’est de bonne guerre !
Un président fraudeur et corrompu
Le sénateur américain John McCain s’est adressé aux Russes, dans une tribune publiée jeudi 19 septembre, a indiqué l’équipe du sénateur républicain. Une tribune dans laquelle l’ancien candidat à la présidentielle affirme aux Russes que leur président ne croit pas en eux.
Vladimir Poutine « ne croit pas en vous », écrit John McCain dans sa tribune, reprochant notamment à Vladimir Poutine d’avoir ordonné des fraudes lors de plusieurs élections, notamment la dernière élection présidentielle, d’avoir emprisonné et assassiné des opposants et d’avoir favorisé la corruption en Russie tout en détruisant la réputation de la Fédération sur la scène internationale.
« Je ne suis pas anti-russe », écrit ainsi le sénateur républicain. « Je suis pro-Russe, plus pro-Russe que le régime qui vous gouverne mal aujourd’hui ».
Celui qui a détruit la réputation de la Russie
C’est à la suite de la publication de la tribune de Vladimir Poutine dans le New York Times que l’équipe de John McCain aurait pris l’initiative de cette libre expression dans le journal du parti communiste.
Dans cette tribune, il n’hésite pas à condamner vivement les faits et gestes du gouvernement actuel qui, selon les termes du sénateur, ignorerait les « droits inaliénables de vie, de liberté et de recherche du bonheur ».
« Le président Poutine et ses collaborateurs ne croient pas en ces valeurs. Ils ne respectent pas votre dignité ou n’acceptent pas votre autorité sur eux », poursuit John McCain dans sa tribune.
« Ils condamnent les dissidents et emprisonnent les opposants. Ils truquent vos élections. Ils contrôlent vos médias. Ils harcèlent, menacent et interdisent les organisations qui défendent vos droits à l’auto-gouvernance », ajoute-t-il encore avant d’estimer que le président russe Vladimir Poutine « ne rehausse pas la réputation de la Russie aux yeux du monde. Il la détruit ».
« Il en a fait une amie des tyrans et une ennemie des opprimés », déclare John McCain. « Le président Poutine ne croit pas dans ces valeurs parce qu’ils ne croient pas en vous ».
Une lettre de Vladimir Poutine au peuple américain et à ses dirigeants
Mercredi 11 septembre, le président russe s’est également livré à l’exercice de la libre opinion dans les colonnes du New York Times. Imprimée sous le titre « Un plaidoyer pour la prudence en Syrie, ce que Poutine a à dire aux Américains », cette tribune avait provoqué de nombreuses vagues, tant aux Etats-Unis que sur la scène internationale.
Dans cet article, le président russe mettait en garde contre une intervention militaire précipitée en Syrie, affirmant notamment que l’attaque chimique du 21 août dernier, survenue dans la banlieue de Damas, avait été organisée par les rebelles et non pas par le régime de Bachar al-Assad.
« Il y a toutes les raisons de croire que ( le gaz toxique ) a été utilisé non pas par l’armée syrienne, mais par les forces d’opposition, pour provoquer une intervention de leurs puissants soutiens étrangers, qui se seraient mis du même côté que les fondamentalistes », écrit le président russe. « Les rapports selon lesquels les rebelles sont en train de préparer une nouvelle attaque – cette fois contre Israël – ne peuvent plus être ignorés », ajoute-t-il encore.
Dans cette lettre adressée « au peuple américain et à ses dirigeants », et à la première personne, le président russe estime également qu’une offensive militaire décidée en dehors du strict cadre des Nations Unies serait « un acte d’agression ».
Vladimir Poutine estime également qu’une telle action pourrait donner un élan à une « nouvelle vague de terrorisme » et déstabiliser encre plus le Moyen Orient et le Maghreb, tout en compliquant sérieusement les tentatives diplomatiques en Iran et entre la Palestine et Israël.
Les Etats-Unis n’ont rien d’exceptionnels, pour Vladimir Poutine
Finalement, dans cette tribune, le président russe n’avait pas hésité à envoyer un message à l’adresse de son homologue américain. « Je suis plutôt en désaccord avec le discours d’Obama sur l’exception américaine, affirmant que la politique des Etats-Unis est ‘ce qui fait que l’Amérique est différente. C’est ce qui nous rend exceptionnels ». « C’est très dangereux d’encourager les gens à se considérer comme exceptionnels, quelle qu’en soit la raison », avait-il déclaré.
Ce à quoi la Maison Blanche avait simplement répondu, dans une déclaration sur CNN, « (Vladimir Poutine) a fait sa proposition et est à présent pleinement investi dedans. C’est bien. C’est la meilleure réaction possible. Il est complètement investi dans le désarmement de la Syrie, et c’est potentiellement une meilleure solution que l’intervention militaire – qui ne nous débarrasserait pas des armes chimiques ».