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Etats-Unis / Russie: pourquoi le «reset» des relations a échoué

20.08.2014 par La Rédaction

Entretien avec Alexandre Melnik, ancien diplomate à Moscou, professeur de géopolitique à l’ICN Business School de Nancy.

Barack Obama a tenté, en vain, de remettre à plat les rapports entre Washington et Moscou : le président américain n’est jamais parvenu à peser sur la politique de Vladimir Poutine.

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Une des erreurs commises par Obama est d’avoir laissé croire à Poutine qu’il est faible (Photo: Shutterstock.com)
 

JOL Press : En quoi consiste le «reset» des relations entre les Etats-Unis et la Russie ? 
 

Alexandre Melnik : L’état actuel de ces relations doit être placé dans un contexte géopolitique, historique et culturel plus large. Pendant la Guerre froide (1945 – 1989), les deux superpuissances, qui s’affrontaient dans un clash idéologique, garantissaient la sécurité d’un monde bipolaire sur la base de la dissuasion nucléaire. Après l’effondrement de l’URSS, en 1991, les relations entre Washington et Moscou se sont réchauffées : la Russie de Boris Eltsine, ayant opté pour la démocratie et l’économie de marché, a entamé un rapprochement avec l’Occident.

Les attentats du 11-Septembre et la lutte antiterroriste ont aussi contribué à rapprocher, dans un premier temps, les deux pays. Mais la dérive autoritaire du régime de Vladimir Poutine, perceptible depuis 2004, et le projet de bouclier antimissile de l’administration Bush, ayant pour objectif de protéger l’Europe contre une éventuelle attaque de l’Iran, ont de nouveau jeté un froid dans les relations bilatérales. L’éventualité d’une présence militaire américaine accrue dans une zone que la Russie considère comme faisant partie de sa sphère d’influence a soulevé l’hostilité de Moscou. Barack Obama a finalement abandonné ce projet en septembre 2009.

A son arrivée à la Maison Blanche, le président démocrate a tenté un «reset» (redémarrage) des relations américano-russes. En cédant sur le bouclier antimissile, Barack Obama, dans le cadre de son projet de la «dénucléarisation» du monde, a convaincu le Kremlin de signer un nouveau traité Start de désarmement nucléaire et d’esquisser une coopération (qui ne s’est jamais révélée concluante) avec Washington sur le dossier iranien, prioritaire pour les Américains. En échange, la Russie a pu, notamment, devenir membre de l’Organisation mondiale du commerce en 2011.

JOL Press : Aujourd’hui, quel bilan peut-on faire de ce «reset» ? 
 

Alexandre Melnik : Force est de constater que cette remise à plat des relations entre les Etats-Unis et la Russie n’a pas fonctionné. Ce fut une fausse bonne idée. L’escalade de l’autoritarisme et la réduction des libertés publiques en Russie, ainsi que l’agressivité croissante de Poutine en politique extérieure y sont pour beaucoup. Pour cet ex-agent du KGB, dont l’horloge mentale est restée coincée aux années 1970, les Américains restent des adversaires. Et son ambition est de reconstituer les frontières de l’empire soviétique, sous la forme d’une Union eurasienne.

Par ailleurs, Barack Obama s’est montré beaucoup trop complaisant avec Moscou, notamment sur le dossier syrien. A l’été 2013, le président américain a annoncé son intention de mener des attaques aériennes contre le régime criminel et corrompu de Bachar al-Assad, soutenu par Moscou. Finalement, la Russie est parvenue à faire reculer les Etats-Unis en prétendant pouvoir trouver une solution par la négocation. Vladimir Poutine a perçu ce revirement comme un aveu faiblesse, voire d’impuissance, de la part des Etats-Unis, qu’il considère toujours comme le seul pays capable de défier la Russie. La volte-face de Barack Obama a ouvert un boulevard à l’expansionnisme russe. L’actualité en Ukraine le montre : ce fut une erreur dramatique. 

JOL Press : Les Etats-Unis sont-ils en mesure de faire pression sur la Russie ? 
 

Alexandre Melnik : Dans le monde multipolaire qui est en train d’émerger en ce début de XXIe siècle, les Américains n’ont plus l’envie et les moyens d’être les arbitres ou, le cas échéant, les gendarmes du monde, qui échappe à leur contrôle. L’Europe, en raison de ses dissensions internes et de sa mauvaise lecture géopolitique des événements dans l’espace post-soviétique, a laissé pourrir la situation en Ukraine. Aujourd’hui, il est urgent de réparer ces erreurs, d’agir et de parler d’une seule voix pour apporter un nouveau souffle à la diplomatie européenne.

L’Europe doit renouer avec ses valeurs (liberté, respect de la loi etc.) et s’impliquer davantage sur la scène internationale, à commencer par les événements dramatiques, lourds de conséquences graves à l’échelle mondiale, qui se déroulent actuellement en Ukraine. C’est la crédibilité, et même la survie de l’Union européenne dans le monde global, qui est en jeu.

Toutefois, les Etats-Unis restent bien évidemment un acteur incontournable des relations internationales. Et, comme je l’indiquais plus tôt, la voix des Américains compte énormément pour les Russes. Car Vladimir Poutine ne comprend qu’un seul langage : celui de la force. Or, seuls les Etats-Unis sont capables d’incarner le «hard power» en mesure de contrer les velléités expansionnistes de Moscou à l’égard des pays qui composaient l’ex-URSS.

Propos recueillis par Marie Slavicek pour JOL Press

La Rédaction


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