Une nouvelle étoile dans le cinéma d’horreur et de comédie : Grace Glowicki
Grace Glowicki, réalisatrice et actrice, présente avec « Dead Lover » une comédie horrifique captivante sur une fossoyeuse qui tente de ressusciter un amour perdu, un film qui devrait lui attirer de nombreux admirateurs.
Dès les premières lignes, citant Mary Shelley, le spectateur peut aisément imaginer la direction que prendra l’intrigue de « Dead Lover ». Comme prévu, le film traite de la résurrection d’un être défunt, mais Grace Glowicki, en tant que scénariste et réalisatrice, ne cesse de surprendre son public en offrant bien plus que ce à quoi il s’attendait. Les personnages et les situations qu’elle invente sont étrangement drôles, et l’originalité visuelle des costumes, de la direction artistique et du maquillage confirment que « Dead Lover » est une œuvre unique et bizarre. Présenté en première dans la section Midnight du festival Sundance, puis projeté à Rotterdam et dans d’autres festivals, ce film atypique devrait séduire un public restreint mais passionné.
L’étrange récit commence par la présentation du personnage principal, joué par la réalisatrice elle-même : une fossoyeuse malodorante en quête d’amour. Côtoyant les cadavres depuis longtemps, elle est imprégnée de leur odeur, ce qui l’empêche de trouver un partenaire. Lors d’une cérémonie funéraire, elle rencontre enfin son âme sœur (Ben Petrie), un aristocrate endeuillé par la perte de sa sœur (Leah Doz). Non seulement il supporte son odeur, mais elle l’excite même. Ils deviennent rapidement amants et se jurent un amour éternel, mais il est ensuite perdu en mer, ne laissant à la fossoyeuse que son doigt coupé comme dernier souvenir. Avec une ancienne recette de potion, elle tente alors de ressusciter son amant à partir de ce seul vestige.
L’histoire prend alors un nouveau tournant. Le doigt se révèle insuffisant, laissant la fossoyeuse seule et insatisfaite. Nécessitant un corps, elle décide d’utiliser celui de la sœur de son amant, se faisant un ennemi du veuf endeuillé de cette dernière (Lowen Morrow) dans le processus.
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Autour de l’histoire principale, un groupe de femmes bavardes se réunit pour tricoter, jouant le rôle d’un chœur grec comique. Durant leur poursuite, la fossoyeuse et le veuf rencontrent d’autres personnages excentriques : deux religieuses lesbiennes éprises dans les bois, un marin malheureux en amour et toute une ville de fanatiques pieux déterminés à punir la fossoyeuse pour ses nombreux péchés impies. Chacun de ces personnages secondaires est si bien développé qu’ils prennent vie, même si leur temps à l’écran est minimal.
« Dead Lover » excelle grâce à ses inventions macabres. Tourné entièrement en plateau, il utilise des effets pratiques et des illusions visuelles pour créer son monde spectral. L’ingéniosité est présente dans tous les aspects créatifs, du maquillage à la conception de la production en passant par le son et l’éclairage. Tout est manifestement artificiel, mais cela correspond parfaitement à l’univers que Glowicki a construit. Allié à un scénario pince-sans-rire, cela distingue « Dead Lover » des autres.
Quatre acteurs composent l’ensemble du film, chacun jouant plusieurs personnages. En leur demandant d’interpréter des rôles masculins et féminins, le film se moque de manière ludique des normes de genre et sexuelles. Le désir est au premier plan pour ces personnages. Chacun veut coucher avec quelqu’un, même s’ils doivent le recréer à partir d’un doigt coupé. Il y a du sexe et du meurtre, et beaucoup de rires, la plupart étant étrangement spécifiques au monde créé par les cinéastes ici.
Grace Glowicki, avec sa grande taille et son visage spectral, offre une vision frappante, utilisant son esprit et ses expressions faciales élastiques pour créer un personnage mémorable. Ben Petrie, jouant sur la légèreté plutôt que sur une caractérisation nuancée dans plusieurs performances ridicules, trouve l’équilibre que « Dead Lover » demande. Pendant ce temps, avec sa sensualité sombre, Lowen Morrow parodie brillamment le prototype du beau ténébreux de Shelley.
Vers la fin, « Dead Lover » perd un peu de son élan et devient répétitif. Jusque-là, il se révèle divertissant et drôle, mettant en avant Glowicki comme un talent unique. Le film devrait trouver son public parmi les fans de comédies horrifiques, dont le bouche-à-oreille indéfectible devrait assurer une longue durée de vie à ce film inhabituel.
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Marc Lefebvre est un économiste et journaliste, expert en macroéconomie et marchés financiers mondiaux.