« Au départ, nous avons cru qu’il allait tirer en l’air, mais il a préparé son arme et nous a pris pour cibles. » C’est ce que raconte Matin, un jeune homme de 25 ans, à Sky News. Deux de ses amis kurdes, « qui venaient d’échouer dans leur tentative de traverser la Manche », ont été abattus devant lui ce jour-là près d’un campement précaire à Loon-Plage, un lieu fréquenté par les exilés espérant atteindre l’Angleterre. « Il a tiré une quinzaine de fois, » poursuit-il, visiblement « choqué et profondément affecté » selon le média britannique. « Nous avons vu l’ange de la mort. »

Depuis le Royaume-Uni.
Les dangers de la traversée de la Manche, y compris les naufrages et les noyades, n’arrêtent pas les migrants déterminés.

Le jeune homme de 22 ans, originaire du secteur de Dunkerque, venait de tuer un entrepreneur de 29 ans à Wormhout, une commune voisine, selon La Voix du Nord. Ce tragique « après-midi d’horreur », comme le qualifie le tabloïd Daily Mail, s’est conclu avec l’assassinat de deux agents de sécurité portuaire, « qui étaient à bord d’un véhicule ».

Un conflit avec son ancien employeur ?

Le tireur, qui n’était pas connu des services de police, s’est rendu de son plein gré à la gendarmerie de Ghyvelde, où « il aurait avoué les meurtres », rapporte le quotidien belge Le Soir. « Trois armes ont été trouvées dans son véhicule », ajoute le journal espagnol El Confidencial.

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Le dimanche matin suivant, The Telegraph révélait un possible lien entre le suspect et les agents de sécurité, « d’anciens collègues ». Le journal britannique mentionne également « un conflit de longue date avec l’entreprise où ils travaillaient ». « À ce stade, aucun lien n’a été établi entre les deux agents » et les autres victimes. Une enquête a été lancée par la police judiciaire du Nord pour « meurtres précédés, accompagnés ou suivis d’un autre crime » et pour « acquisition, détention, port et transport d’armes de catégorie A et B. »