Vache sacrée : Une émouvante quête de solidarité dans la campagne française !

Débuts Enchantés au Jura

Dans le premier film captivant de Louise Courvoisier, un jeune homme de la région du Jura doit s’occuper de sa sœur tout en essayant de remporter un concours de fabrication de fromage.

Quand on demande à quelqu’un comment il va, la plupart des gens ne cherchent pas vraiment à connaître les subtilités de son état émotionnel. Ils s’attendent plutôt à une réponse rapide et superficielle. Cela vaut également pour ceux qui proposent leur aide en période de crise, tout en espérant secrètement que l’offre ne sera pas utilisée. Prônant une solidarité authentique plutôt que de simples gestes symboliques, le premier long-métrage de Louise Courvoisier, « Holy Cow », dépeint avec vivacité la vie au sein des fermes laitières de la campagne française, montrant comment les individus peuvent réellement être présents les uns pour les autres.

Louise Courvoisier met en scène Totone (Clément Faveau), un jeune de 18 ans maigre et souvent soucieux, vivant dans le rural Jura de l’est de la France, la région natale de la réalisatrice. Le fait qu’une artiste locale dépeigne la vie humble mais riche des habitants donne un résultat gracieusement humoristique plutôt que condescendant ou idéalisé de manière simpliste. Les jours insouciants de Totone, rythmés par la bière, la drague et les balades en moto, sont rapidement relégués au second plan lorsqu’il doit s’occuper de sa petite sœur adorable, Claire (Luna Garret), après la mort tragique de leur père.

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À ce moment de besoin, Totone réalise que les adultes qui s’étaient engagés à l’aider n’étaient pas prêts à tenir leur promesse. Le visage particulier de Faveau et sa stature rappellent une jeune version de l’acteur français Dominique Pinon (« Delicatessen »). Faveau, dans son premier rôle à l’écran, interprète Totone comme un enfant perplexe forcé de mûrir, mais qui semble surtout intéressé à s’amuser. Il y a un paradoxe charmant dans son personnage, à la fois prêt à baisser son pantalon devant une foule pour un moment de joie immature, mais suffisamment responsable pour prendre au sérieux son rôle de tuteur de Claire.

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Alors que le jeune homme passe d’une mauvaise décision à une autre, le directeur de la photographie Elio Balézeaux capture les paysages aux couleurs chaudes, avec Totone sur sa moto ou ses amis sur un tracteur, créant un effet presque fantaisiste. Dans de multiples scènes, Courvoisier et Balézeaux font preuve de beaucoup de soin pour filmer des moments intimes qui restent ludiques sans être explicites. La musique inspirée, composée par le frère et la mère de la réalisatrice, Charles et Linda Courvoisier, élève ce modeste film avec une atmosphère de grand mysticisme.

Grâce à un emploi éphémère de conducteur de camion laitier, le maladroit Totone rencontre Marie-Lise (Maïwène Barthélemy), une jeune femme qui gère seule une ferme. Leur relation initialement conflictuelle se transforme en un flirt, à travers lequel Totone élargit ses horizons sexuels et devient un amant plus généreux. Leur connexion romantique se développe physiquement, non seulement sexuellement mais à travers l’existence laborieuse qu’ils connaissent tous les deux. Le film de Courvoisier, avec ses acteurs terre-à-terre, est épris de personnes modestes et pragmatiques qui vivent du travail de leur corps. À leur tour, les relations à l’écran sont construites sur le tangible et le visible, et non sur de simples idées.

L’amitié alcoolisée de Totone avec Jean-Yves (Mathis Bernard), un grand conducteur de voiture, et le plaisantin Francis (Dimitri Baudry), semble manquer de profondeur, renforçant ainsi la réputation souvent mal vue des amitiés masculines. Ces garçons préfèrent rester en silence à boire de la bière plutôt que de partager leurs préoccupations les plus intimes. Mais lorsque Totone se trouve en situation désespérée, Jean-Yves fait un sacrifice désintéressé, mettant en jeu son bien le plus précieux pour aider l’improbable rêve de son ami de remporter un concours de fabrication de fromage Comté.

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Ce que ces relations peuvent manquer en introspection intellectuelle, elles le compensent là où cela compte, par des manifestations concrètes de soutien. Ces personnages ne se perdent pas en philosophant sur leurs problèmes, mais en trouvant des solutions basées sur leurs ressources limitées. Les amis de Totone ne peuvent ni lui prêter de l’argent, ni l’aider à trouver un emploi, mais ils sont prêts à lui donner un coup de main pour voler le lait nécessaire à la fabrication du fromage. Comme si elle était leur propre petite sœur, Francis et Jean-Yves s’occupent aussi de Claire avec la plus grande tendresse.

Vers la fin de « Holy Cow », après une dispute entre Totone et Jean-Yves, le premier vient toujours au secours de son ami lors d’une compétition cruciale. Aucun mot n’est échangé, mais la loyauté qu’ils ont l’un pour l’autre est une fois de plus prouvée par leurs actions. Dans une version hollywoodienne idéalisée de « Holy Cow », Totone et ses camarades tout aussi égarés trouveraient d’une manière ou d’une autre une échappatoire pour remporter le prix. Mais dans le récit réaliste de Courvoisier, leurs manières juvéniles se heurtent aux dures réalités de leur situation. Ils ne peuvent surmonter tous les obstacles sur leur chemin par simple détermination, car le monde est souvent injuste par conception.

Malgré tout, le premier film de Courvoisier sur la vie rurale évite une perspective misérabiliste. Avec Claire comme sa plus grande supportrice, Totone avance en retrouvant un intérêt renouvelé pour la fabrication traditionnelle de fromage. Centré sur des personnages apparemment ordinaires incarnant une persévérance sans éclat, « Holy Cow » transmet une joie de vivre subtile qui résonne tranquillement revigorante.

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