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Heurts à Hong Kong lors du vingt-deuxième anniversaire de la rétrocession

01.07.2019 par Christophe Nourissier
Heurts à Hong Kong lors du vingt-deuxième anniversaire de la rétrocession

Les tensions ont ressurgi à Hong Kong à l’occasion de la célébration de l’anniversaire de la rétrocession de l’ancienne colonie britannique à la République populaire de Chine, le 1er juillet 1997. Si les manifestations ont largement été pacifiques, la contestation a donné lieu à des affrontements entre policiers et protestataires lorsque que des petits groupes, hostiles au gouvernement local, ont tenté de pénétrer dans le Parlement – le Conseil législatif (LegCo).

Les forces de l’ordre avaient été prévenues par les organisateurs du mouvement qu’ils comptaient perturber l’événement, et les attendaient donc de pied ferme. En outre, cette date est devenue un rendez-vous habituel des militants – prodémocratie, qui contestent l’ingérence grandissante de Pékin dans la vie politique de la Région administrative spéciale. A cela il faut ajouter le contexte de la fronde généralisée créé par le projet de loi du gouvernement visant à autoriser les extraditions en Chine continentale.

Le texte a depuis été suspendu, après la plus grande protestation de l’histoire de Hong Kong (deux millions de manifestants pour 7 millions d’habitants). Mais cela n’aura pas suffi à calmer la foule, et le mouvement s’est élargi à une dénonciation généralisée de l’action d’un gouvernement – en particulier de la cheffe de l’exécutif pro-Pékin de Hong Kong, Carrie Lam. Les manifestants exigent désormais sa démission et le retrait définitif du texte sur l’extradition, qui n’est pour l’heure que suspendu.

Le retour des parapluies face aux matraques

Dans le cadre de l’accord de rétrocession signé avec le Royaume-Uni, Pékin s’est engagé à garantir aux hongkongais des libertés spécifiques, qui ne sont pas suivies dans le reste de la Chine. Ce système du « un pays, deux systèmes » doit, en théorie, durer jusqu’en 2047. Mais l’inexorable déclin des libertés au fil des années, à mesure que le Parti communiste chinois aligne la situation de la presqu’île sur le reste du pays, a mis le feu aux poudres et lancé une vaste campagne de désobéissance civile.

Ce mouvement fait écho à la « révolte des parapluies », qui demandait l’élection du chef de l’exécutif au suffrage universel, en 2014. A l’époque, cette contestation principalement estudiantine n’avait pas arraché la moindre concession à Pékin. C’est la même jeunesse, qui, quelques années plu tard est retournée dans la rue et a tenté d’occuper trois grandes artères du cœur de Hong Kong, avant de s’en prendre au Parlement lorsque la police les a délogés.

Pékin évite la confrontation directe

Devant la ferveur des manifestant, les autorités chinoises ont pour l’instant décidé de faire profil bas. Tout juste la presse officielle martèle-t-elle des accusations d’ « ingérence américaine » et autres « collusions avec l’Occident ». La version du gouvernement est qu’il s’agit uniquement d’« agissements troubles de quelques individus malhonnêtes et corrompus ». Pour le reste, c’est RAS, et l’exécutif hongkongais doit faire face, seul, au courroux de la rue.

Un positionnement habile qui permet au Parti communiste chinois de ne pas perdre des plumes dans une répression trop brutale de ce mouvement sans précédent. Déjà pénalisé par la guerre commerciale engagée avec Washington, il a coupé les ponts et veut éviter toute propagation en dehors de Hong Kong – en particulier dans l’ancienne colonie portugaise de Macao. Tout juste Pékin tient fermement sa ligne à l’étranger : « La Chine n’acceptera jamais que le G20 parle de la question de Hong Kong », assurait ainsi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang.

Quelle intégration pour Hong Kong ?

La réaction du Parti communiste est donc très mesurée – et aux antipodes des prises de position musclées récentes de Xi-Jinping, notamment sur la crise de mer de Chine, la question de Ouigours ou encore Taïwan. Sans doute espère-t-il que les passions hongkongaises se calment d’elles même et que les choses rentrent dans l’ordre. Mais il semble que la volonté de particularisme à Hong Kong, en particulier au sein de la jeune génération qui n’entend pas perdre ses droits, ne fasse que se renforcer.  

A contrario, Pékin espère aligner progressivement Hong Kong sur le reste du pays au terme d’un rognement progressif. De cette contradiction nait la friction actuelle – et celle-ci ne semble pas prêt de disparaitre. Elle a d’ailleurs provoqué l’essor d’un nouveau nationalisme hongkongais et d’une ferté libérale, elle aussi assez neuve. Ces deux tendances sont bien illustrées par le slogan du mouvement : « Hong Kong n’est pas la Chine ! ». Aussi, si la situation reste bloquée, il est fort à parier que le ressentiment à l’égard de Carrie Lam se focalise directement sur Pékin.

Taïwan, que Pékin considère toujours comme sa propriété, a toujours regardé vers Hong Kong pour prendre la température et avoir un aperçu la politique du PCC à son égard pour les années à venir. Ironiquement, c’est aujourd’hui une partie de la jeunesse hongkongaise qui regarde à l’est, vers Taïpei, afin d’y trouver l’inspiration pour un maintien d’une autonomie multiforme, assurant la conservation de ses acquis libéraux. Une situation toutefois difficilement acceptable pour Pékin, car elle ouvrirait la porte au morcellement de son immense territoire.

Christophe Nourissier

Analyste politique, conseiller en stratégie et président de l’association la France et le Monde, Christophe Nourissier a été la plume de plusieurs personnalités en Europe et en Afrique francophone. Il est aujourd'hui commentateur politique. A ce titre, il contribue à plusieurs médias en ligne et écrit régulièrement sur l'actualité internationale. Il est Directeur de Publication de La Revue Internationale.

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