La Haute Représentante de l’ONU, Navi Pillay, déclare que les États ont un devoir de participation active au plan de paix proposé par Kofi Annan, auquel cas la situation risque de dégénérer en une guerre civile généralisée. Si les droits de l’Homme et la justice internationale ont un sens, alors la mise en œuvre de ce plan de paix est une nécessité.
[image:1,l]La Haut-Commissionnaire des Nations Unies aux droits de l’Homme préconise une enquête approfondie sur les atrocités récentes qui ont eu lieu en Syrie, mettant en garde contre la possibilité que le conflit prenne la forme d’une guerre civile ; possibilité qui risque de se développer si d’autres pays ne s’impliquent pas davantage pour mettre un terme à la violence.
La nécessité et l’urgence d’une plus grande implication
Dans une déclaration devant une session d’urgence du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU le 1er juin, la Haute Représentante Navi Pillay a imploré les puissances mondiales d’aider Kofi Annan à mettre en œuvre son plan de paix et a assuré que ceux qui commettent des abus seraient punis. « Sinon, la situation en Syrie pourrait très probablement évoluer en un conflit généralisé, ce qui plongerait le pays, comme la région dans son ensemble, dans le chaos total » a déclaré Navi Pillay. « Nous devons faire du mieux que nous pouvons pour éviter que cela se produise. »
Pour une justice mondiale : le rôle de la CPI doit être mis en avant
Navi Pillay affirme que les « massacres syriens », à l’instar de la tuerie de Houla, la semaine dernière, peuvent être considérés comme des crimes de guerre. Ils « peuvent être révélateurs d’une tendance généralisée, d’attaques systématiques contre les populations civiles, perpétrées en toute impunité », analyse-t-elle dans sa déclaration, appelant le Conseil de Sécurité de l’ONU à envoyer les responsables syriens à la Cour Pénale Internationale (CPI). « Ceux qui donnent les ordres, prêtent leur aide, ou ne font rien pour empêcher les attaques dirigées contre les civils sont individuellement responsables pénalement pour leurs actions » souligne la Haute représentante de l’ONU. « Les autres pays ont un devoir de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher et poursuivre en justice les auteurs de crimes internationaux. »
La division des pays membres de l’ONU empêche l’application du plan de paix
Selon Reuters, le Conseil de Sécurité de l’ONU doit voter une résolution, soumise par le Qatar, la Turquie et les États-Unis, qui condamne « le meurtre intentionnel de civils par des groupes soutenant le régime ou certains militaires en mission près d’un quartier résidentiel, qui tirent à vue ».
Les pays de l’Union européenne veulent des sanctions plus fermes, comme mettre la Syrie face à la CPI, ont avancé certains diplomates à l’agence de presse. Cependant, on s’attend à ce que la Russie et la Chine s’opposent à la résolution. Le ministre des Affaires étrangères anglais, William Hague, a annoncé à la BBC que, compte tenu de la gravité de la situation, toutes les options restent ouvertes – dont, par exemple, l’intervention militaire.
En Syrie, le régime nie toute responsabilité
Des témoignages provenant de Syrie semblent indiquer que les massacres se poursuivent, a rédigé le New York Times, citant des points de vue d’activistes qui relatent que onze ouvriers ont été tués la semaine dernière, dans la périphérie de la ville de Qusair, sûrement par des milices pro-gouvernementales.
Le régime syrien nie avoir ordonné ces exécutions et a rejeté « la faute » du massacre de Houla sur les rebelles armés.
Global Post / Adaptation Annabelle Laferrère – JOL Press