Des diplomates russes et américains se sont rencontrés mardi, à Genève, pour discuter du Traité nucléaire INF, sans parvenir à un accord. Toutefois, mercredi, les Russes se sont dits prêts à reprendre les discussions.
Le traité sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (INF) a été signé en 1987. Il a mis un terme à la crise des euromissiles, déclenchée dans les années 80 par le déploiement des SS-20 soviétiques ciblant les capitales occidentales.
Dialogue de sourds
La sous-secrétaire d’Etat américaine chargée du contrôle des armements et des affaires de sécurité internationale, Andrea M. Thompson, a jugé la réunion de mardi « décevante car il est clair que la Russie continue d’être en violation flagrante du traité ». Le vice-ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Riabkov, a immédiatement réagi, en déclarant que les Etats-Unis seront « complètement » responsables d’une rupture du traité.
Pourtant, malgré l’échec des négociations, la Russie s’est dite prête à reprendre le dialogue. « Nous sommes, comme toujours, prêts à travailler pour sauver le traité », a déclaré, mercredi, le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov.
Climat de guerre froide
L’OTAN et les Etats-Unis accusent la Russie d’avoir mis au point un nouveau système de missile, en totale violation du traité INF. Des accusations rejetées comme « sans fondement » par Moscou, qui retourne la faute à Washington. Selon Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, ces nouveaux missiles pourraient frapper les villes d’Europe en quelques minutes, après avoir été tirés de l’intérieur du territoire russe.
Washington a adressé, le 4 décembre, un ultimatum de soixante jours à la Russie, pour qu’elle se conforme aux obligations du traité. Une menace bien loin d’avoir ému Moscou.
A la mi-décembre, quelques jours à peine après l’ultimatum américain donc, Vladimir Poutine a exposé son plan. Il a assuré que si les Etats-Unis venaient à se retirer de l’accord, la Russie développerait des missiles stratégiques de nouvelle génération, jusqu’alors interdits par le traité INF.