« La campagne de l’AfD à Karlsruhe provoque des remous », rapporte la Südwestrundfunk. Des dizaines de milliers de faux billets d’avion portant la mention « billet d’expulsion » ont été insérés dans les boîtes aux lettres de la localité. Un code QR, qui redirige vers le site internet de la branche locale du parti, était imprimé sur chaque billet.

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Il n’est pas clair si ces billets ont été spécifiquement envoyés à des résidents d’origine étrangère. Cependant, cette démarche, qualifiée d’« aberrante » par Die Tageszeitung, « génère un flot de critiques et renforce les appels à interdire l’AfD », alors que les élections législatives approchent le 23 février.

Un faux « billet d’expulsion » distribué par l’AfD, le 15 janvier 2025, à Karlsruhe, Allemagne.
photo Timm Reichert/REUTERS

Au début de l’année précédente, l’idée d’interdire le parti avait pris de l’ampleur suite à une enquête du média Correctiv. Cette enquête avait révélé que des membres de l’AfD avaient collaboré avec des néonazis pour envisager des stratégies visant à inciter des millions de personnes étrangères ou d’origine étrangère à quitter l’Allemagne, entraînant d’importantes manifestations contre l’extrême droite.

Des précédents inquiétants

La situation semble avoir évolué. « Un an après la révélation de la rencontre secrète de Potsdam, qui avait révélé le plan de ‘remigration’ de l’AfD, le parti d’extrême droite met ce projet au centre de sa campagne », commente un journal de gauche.

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Bien que surveillé par l’Office fédéral de protection de la Constitution pour ses possibles intentions antidémocratiques, le parti est actuellement deuxième dans les sondages, avec plus de 20 % des intentions de vote pour les prochaines législatives.

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À Karlsruhe, la police s’est saisie de l’affaire des billets d’avion fictifs et a ouvert une enquête contre la section locale de l’AfD pour incitation à la haine. Les responsables locaux du parti se défendent de toute violation du droit allemand, affirmant vouloir simplement relancer le débat sur les expulsions de migrants illégaux.

Comme le souligne la Tageszeitung, la distribution de ces tracts rappelle d’autres initiatives controversées. En 2011, le parti néonazi NPD (désormais nommé « La Patrie ») avait mené une action similaire à Berlin. « Les membres du NSDAP hitlérien avaient également produit des brochures et des autocollants de ce type dans les années 1920 et 1930, distribuant aux Juifs de faux billets de train pour Jérusalem. »