COP16 Biodiversité : Accord historique pour les océans et les peuples indigènes

Deux Avancées, Mais Encore des Blocages à la COP16 de Cali

À l’approche de la fin du sommet de l’ONU sur la biodiversité à Cali, en Colombie, deux accords majeurs ont été unanimement ratifiés par les 197 États membres le jeudi 31 octobre 2024, la veille de la clôture de la COP16. Malgré ces progrès, des obstacles majeurs persistent, empêchant un accord global sur le financement de la biodiversité.

Le premier accord significatif adopté lors de cette conférence concerne la sauvegarde des écosystèmes marins à l’échelle internationale. Les nations ont uni leurs forces pour marquer une avancée historique dans la protection des océans, en approuvant un accord international pour identifier et protéger les zones marines d’importance écologique cruciale situées en haute mer, rapporte le journal La Nación.

Ce nouvel accord est le fruit de huit années de négociations intenses et remplace les anciennes méthodes géopolitiques par une approche scientifique pour la délimitation des zones maritimes protégées, sans empiéter sur les droits souverains des nations. Cette initiative est d’autant plus vitale que les océans représentent les zones où la biodiversité diminue le plus rapidement. Elle s’inscrit dans la continuité des objectifs de la précédente COP de Kumning-Montréal qui visait à protéger 30 % des surfaces terrestres et marines d’ici 2030.

Les Communautés Autochtones au Cœur de la Conservation de la Biodiversité

Le second accord, mis en lumière par le quotidien El País de Cali, porte sur le plan d’action de l’article 8J dédié aux peuples indigènes. Cette initiative reconnaît et valorise le rôle essentiel que jouent les communautés autochtones et locales dans la préservation et la conservation de la biodiversité. Elle s’appuie sur leur engagement de longue date à maintenir ces efforts.

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Le plan met particulièrement en avant les savoirs, innovations et pratiques traditionnelles des peuples autochtones, qui sont cruciaux pour la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité. Ces pratiques traditionnelles sont non seulement respectueuses de l’environnement mais aussi susceptibles d’être adoptées plus largement.

Cet accord prend une importance capitale alors que les forêts tropicales les mieux préservées se trouvent majoritairement sur des territoires indigènes. Cela est d’autant plus crucial que la WWF a signalé une réduction de 73 % de la taille moyenne des populations d’espèces à l’échelle mondiale entre 1970 et 2020.

Toutefois, un point d’achoppement subsiste : le manque de consensus sur la création d’une entité qui faciliterait le soutien financier et technique nécessaire à l’application de cet accord. La présidente de la COP16, Susana Muhamad, également ministre de l’Environnement de Colombie, a indiqué que des désaccords subsistent, notamment de la part de la Russie et de l’Indonésie, sur la formation de cet organe pour les peuples autochtones, en raison des implications potentielles sur leurs relations historiques avec ces communautés.

Il reste donc moins d’une journée pour surmonter ces divergences et débloquer le financement essentiel à la conservation de la biodiversité. La COP16 pourrait ainsi passer d’un succès populaire à un échec en termes de négociations si ces questions ne sont pas résolues.

Malgré les prévisions d’une possible extension des discussions jusqu’à samedi, Susana Muhamad a confirmé que la session plénière finale aurait bien lieu vendredi soir, anticipant des débats intenses en raison des nombreux enjeux encore non résolus. Elle a intensifié jeudi les réunions bilatérales confidentielles pour tenter de rapprocher les positions des pays développés et en développement, qui restent figées depuis le début du sommet le 21 octobre.

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