Le 22 décembre, lors d’une conférence organisée par l’organisation ultraconservatrice Turning Point à Phoenix, en Arizona, le président élu américain, rapporté par le journal El Financiero, a réitéré son engagement à combattre l’immigration illégale venant du Mexique et à intensifier la guerre contre la drogue. Il a promis d’expulser “tous les membres de gangs étrangers” et de désigner les cartels comme “organisations terroristes étrangères” dès son entrée en fonction. Cette idée avait déjà été envisagée lors de son précédent mandat, mais avait été abandonnée suite aux réticences de l’ancien président mexicain, Andres Manuel López Obrador.

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Claudia Sheinbaum, qui lui a succédé, a également exprimé son opposition ferme à cette proposition. “Nous ne nous laisserons pas faire […]. Le Mexique est un pays libre, souverain et indépendant et nous refusons toute ingérence”, a-t-elle affirmé depuis Mazatlán, une ville de l’État de Sinaloa, fortement affectée par des affrontements entre deux factions rivales du cartel local, selon le média Animal Político.

Le narcotrafic et l’immigration restent des enjeux sensibles entre les deux pays, qui partagent plus de 3 100 kilomètres de frontière. Pendant sa campagne, Donald Trump a promis de déporter des centaines de milliers de migrants, en particulier ceux ayant un casier judiciaire, et de bloquer l’arrivée de drogues aux États-Unis.

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Interventionnisme

Cette déclaration a également provoqué l’ire de la presse mexicaine. Comme le souligne le quotidien Milenio, une telle loi “autoriserait l’utilisation de forces militaires contre les cartels sur le sol mexicain”, en plus de geler les actifs des individus suspectés d’appartenance ou de soutien à une telle organisation, d’imposer des restrictions de voyage et de les poursuivre en justice. Une intervention militaire directe “risquerait de provoquer des affrontements à grande échelle et d’augmenter les dommages collatéraux parmi la population civile”, prévient le journal.

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Une recherche menée par l’Université nationale autonome du Mexique indique que “les États-Unis disposent déjà d’outils légaux adéquats pour combattre le trafic de drogue, tels que les sanctions économiques, les extraditions et les opérations conjointes”.

Bien que l’idée d’une intervention américaine pour combattre le narcotrafic ne soit pas unanimement rejetée au Mexique, Claudia Sheinbaum a rappelé à son homologue que la crise du fentanyl, un opiacé puissant responsable de nombreuses overdoses mortelles aux États-Unis, est essentiellement due à la demande des consommateurs américains.