Lors de mon dernier séjour en Allemagne en septembre, j’ai été frappé par le contraste saisissant entre les discours politiques et la réalité économique du pays. Cette observation est encore plus marquée dans le contexte européen, y compris dans mon propre pays, la République tchèque, surtout en ce qui concerne des questions aussi délicates que l’immigration.

Permettez-moi de vous partager une expérience très personnelle : le soir de mon arrivée, j’ai séjourné dans un hôtel qui dépend manifestement du travail d’employés étrangers, tels que des femmes de ménage et des cuisiniers. C’est dans ce contexte que j’ai pris connaissance de l’annonce faite plus tôt dans la journée par le gouvernement d’Olaf Scholz, qui, inquiet de la montée de l’extrême droite lors des élections, a décidé de rétablir les contrôles aux frontières du pays.

Dans les régions les plus prospères d’Allemagne, comme le triangle formé par Francfort, Bonn et la zone frontalière avec le Luxembourg, qui comprend la Hesse, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie et la Rhénanie-Palatinat, il est pratiquement impossible de trouver des Allemands pour occuper des emplois tels que ceux dans l’hôtellerie ou la viticulture. Par exemple, les vignerons de la Moselle et du Rhin seraient confrontés à un sérieux problème s’ils devaient se passer des travailleurs bon marché venant de Pologne et de Roumanie pour les aider lors des vendanges.

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Dissuasion des nouveaux arrivants

Parallèlement, une tension certaine est palpable sur le terrain. Cette nervosité découle des conséquences de la politique d’ouverture des frontières en 2015 à des réfugiés venant de pays non européens, principalement des pays musulmans. Sur place, personne ne vous exprimera cela ouvertement, même si cela est perceptible.