Accord historique entre Port Louis et Londres
Un accord historique a été conclu entre Port Louis et Londres, mettant fin à plusieurs années de conflits juridiques concernant ce que l’on appelait la « dernière colonie britannique en Afrique », rapporte « The Guardian ».
Les îles Chagos appartiennent désormais à l’île Maurice. Le jeudi 3 octobre, les autorités britanniques et mauriciennes ont annoncé avoir abouti à un accord transférant la souveraineté de cet archipel de l’océan Indien à Port Louis. Cette décision « conclut un long différend portant sur la dernière colonie britannique en Afrique », selon ce qu’écrit The Guardian.
« Après deux années de pourparlers, cet accord marque un tournant historique dans nos relations bilatérales et témoigne de notre engagement continu pour la résolution pacifique des conflits et le respect du droit international », ont affirmé dans un communiqué conjoint le Premier ministre britannique, Keir Starmer, et son homologue mauricien, Pravind Jugnauth.
COURRIER INTERNATIONAL
L’archipel, qui comprend une soixantaine d’îles, avait été initialement cédé à la Grande-Bretagne par la France en 1814, en même temps que l’île Maurice. Il avait été érigé en « territoire britannique de l’océan Indien » lors de l’indépendance de l’île Maurice en 1968, un statut qui avait été par la suite contesté par Maurice qui revendiquait sa souveraineté sur l’archipel.
En mai 2019, la Cour internationale de justice ainsi que les Nations Unies avaient adopté une résolution non contraignante demandant au Royaume-Uni de restituer les îles à Maurice dans un délai de six mois, une demande que le Royaume-Uni n’avait pas honorée, ce qui a mené à l’ouverture des négociations en 2022 aboutissant finalement à cet accord.
Base militaire
L’accord inclut aussi le transfert de l’atoll de Diego Garcia, qui héberge une base militaire exploitée conjointement par les États-Unis et le Royaume-Uni. Cependant, « pour une période initiale de quatre-vingt-dix-neuf ans », le Royaume-Uni « conservera des droits souverains [sur Diego Garcia] pour garantir la continuité de l’exploitation de la base », précisent les gouvernements concernés.
Et le drapeau mauricien flotta sur les Chagos
Durant la construction de la base, entre la fin des années 1960 et le début des années 1970, le Royaume-Uni avait expulsé quelque deux mille habitants de Diego Garcia, une action qualifiée de « crime contre l’humanité » par l’ONG Human Rights Watch, les Chagossiens réclamant depuis des réparations.
Le Guardian rapporte également que « des tentatives ont été faites pour interrompre les discussions sous prétexte que les Chagossiens n’avaient pas été consultés ou impliqués, mais ces tentatives ont échoué ».
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Juliette Martin est journaliste spécialisée en politique internationale, avec une passion pour les relations diplomatiques et les questions géopolitiques.