Selon Anthony Samrani de “L’Orient-Le Jour”, les options actuelles incluent un conflit total, une défaite dévastatrice pour le Hezbollah qui pourrait avoir des répercussions sévères pour le Liban, mais également une possibilité moins certaine de désescalade. La suite dépendra de la manière dont le régime iranien, focalisé sur sa survie, réagira, alors qu’il ne se trouve pas en position de force face à Israël et aux États-Unis.
Un tremblement de terre. Un choc profond. Une nuit terrifiante durant laquelle les quartiers sud de Beyrouth ont été bombardés par l’armée israélienne. Cela marque le début d’une ère où tout paraît envisageable, tant pour le Liban que pour le Moyen-Orient. La mort de Hassan Nasrallah – initialement déclarée par l’armée israélienne puis confirmée par le Hezbollah – constitue le climax d’une semaine qui a bouleversé l’ordre établi de manière inattendue.
Le scénario d’un conflit majeur était prévisible depuis un an déjà, et il était clair que les forces étaient majoritairement en faveur d’Israël. Cependant, aucun expert, diplomate et vraisemblablement aucun membre du Hezbollah ou de l’alliance iranienne, n’aurait pu prévoir que cette milice, considérée comme la plus puissante au monde, subirait de tels revers si rapidement – avec des conséquences directes pour le Liban.
Un conflit en préparation depuis deux décennies
La situation actuelle diffère grandement du conflit de 2006 [la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah] et aussi de ce qui se déroule à Gaza : il est désormais évident que l’armée israélienne préparait ce conflit depuis près de vingt ans, possédant une longueur d’avance notable sur son adversaire. Elle semble avoir une connaissance approfondie du parti chiite : ses caches, ses leaders, ses commandants, ses dépôts de missiles, ses systèmes de communication. Le survol incessant de ses drones au-dessus de Beyrouth, de jour comme de nuit, rappelle qu’Israël surveille minutieusement chaque mouvement libanais.
À quel degré le parti a-t-il été infiltré ? Dans quelle mesure a-t-il sous-estimé la force et la résolution de son adversaire ?
Israël a réussi à éliminer presque toute la haute direction du Hezbollah en seulement quelques jours, ou quelques semaines si l’on compte l’assassinat de Fouad Chokr dans la banlieue sud le 30 juillet. La formation pro-iranienne semble complètement désorientée, comme le montre le délai avant l’annonce de la mort de son leader.
Qui va soutenir le Hezbollah ?
Plusieurs illusions se sont effondrées récemment : celle d’un équilibre de la terreur que le Hezbollah proclamait ; celle de la puissance absolue d’un mouvement qui s’était transformé en une véritable force armée régionale ces dernières années ; celle de l’invincibilité d’Hassan Nasrallah, qui était l’un des
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Juliette Martin est journaliste spécialisée en politique internationale, avec une passion pour les relations diplomatiques et les questions géopolitiques.