L’annonce du transfert de cet archipel de l’océan Indien à l’île Maurice, faite le 3 octobre, a semé la confusion parmi les Chagossiens résidant au Royaume-Uni. Ces derniers, méfiants vis-à-vis des autorités de Port-Louis concernant leur potentiel retour sur leurs terres natales, réclament un référendum d’autodétermination.
Le jeudi [3 octobre], Vanessa Calou est surprise par un appel provenant de l’île Maurice. “Quelqu’un m’a informée : ‘Il semble que Maurice ait repris les Chagos.’ Je n’y croyais pas”, explique-t-elle.
Elle contacte sans tarder le service d’information du ministère des Affaires étrangères britannique, qui est tout aussi perplexe. “Ils ignoraient la situation et m’ont interrogée sur ma source. Ils étaient stupéfaits de ne pas être informés.”
Vanessa Calou, âgée de 44 ans, et son frère Misley Mandarin, 46 ans, scrutent la page d’annonces en ligne du gouvernement, la rafraîchissant jusqu’à l’apparition d’une mise à jour. Enfin, la confirmation arrive : après de longues négociations, le Premier ministre, Keir Starmer, a finalisé un accord. Cet archipel, autrefois “chez eux”, sera remis à une nation étrangère.
Un espoir compromis
Mandarin et Calou, parmi les 3 000 Chagossiens vivant actuellement au Royaume-Uni, sont déçus par cet accord, comme l’est l’ensemble de leur communauté, affirme Calou. Cet accord compromet leur espoir de retourner un jour vivre de manière permanente sur la “terre de leurs ancêtres”. Bien qu’il prévoie la création d’un fonds pour les Chagossiens déplacés, Maurice n’a pas promis de faciliter le retour de ceux résidant au Royaume-Uni. Ainsi, l’avenir dans l’archipel des Chagos semble encore plus incertain, une situation que certains considèrent comme “pire que l’expulsion initiale”.
Le père de Calou et Mandarin avait été forcé par les autorités coloniales britanniques à quitter l’île de Peros Banhos, où il était né plus de cinquante ans auparavant.
“Notre père a été abandonné sur les quais de Maurice sans rien”, raconte Mandarin. Comme au moins 1 500 personnes, il a été laissé à l’abandon sur cette île-État africaine située à plus de 2 000 kilomètres à l’ouest de son lieu de naissance. Entre 1967 et 1973, tous les Chagossiens ont été expulsés vers Maurice ou les Seychelles pour laisser place à une base navale américaine sur Diego Garcia, la plus grande île de l’archipel des Chagos. En contrepartie, les États-Unis ont annulé une partie de la dette britannique.
“Traités comme des citoyens de seconde zone”
Calou et Mandarin, nés à Maurice, ont vécu une enfance “difficile”, confie ce dernier. “Nous étions considérés comme des citoyens de seconde zone et marginalisés.” Si les Chagossiens étaient
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Juliette Martin est journaliste spécialisée en politique internationale, avec une passion pour les relations diplomatiques et les questions géopolitiques.