« Il est temps de progresser pour notre nation. » C’est par ces mots que le Premier ministre du Groenland a débuté son discours du Nouvel An, le mercredi 1er janvier, un discours qui « portait des tonalités fortes », selon le journal bruxellois Politico.

Membre du parti socialiste et pro-indépendance Inuit Ataqatigiit, Mute B. Egede a souligné que « comme d’autres nations à travers le monde, nous devons éliminer les barrières à la coopération – que nous pourrions appeler les chaînes de l’époque coloniale – et aller de l’avant ».

Reportage. Les habitants du Groenland aspirent à l’indépendance: « Ils préfèrent endurer des difficultés plutôt que de dépendre du Danemark. »

Historiquement dominé par la Norvège puis par le Danemark depuis 1814, le Groenland, qui est la plus grande île du monde située dans l’Atlantique Nord, est devenu une province danoise en 1953 et a établi son propre parlement en 1979. « Toutefois, dans plusieurs domaines tels que les affaires étrangères et la défense, le Groenland reste fortement dépendant » de Copenhague, indique le quotidien britannique Daily Telegraph.

Donald Trump et ses intérêts pour le Groenland

La réaffirmation par le dirigeant groenlandais de son désir de sécession n’est pas fortuite, selon les analyses de la presse mondiale. La capitale, Nuuk, vient d’inaugurer un aéroport international, permettant des vols directs sans escale au Danemark. De plus, « quelques jours auparavant, Donald Trump avait renouvelé son intérêt pour le territoire », une zone stratégique riche en minerais qui avait déjà capté l’attention du président américain durant son premier mandat (2017-2021), rapporte le journal The Hill de Washington.

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États-Unis. Les ambitions de Trump concernant le Groenland et le canal de Panama « ne sont pas à prendre à la légère. »

« L’acquisition et le contrôle du Groenland nous semblent essentiels », avait-il affirmé sur la plateforme Truth Social peu avant Noël. « Nous ne sommes pas à vendre et nous ne le serons jamais », a rapidement répondu Mute B. Egede.

Selon un accord signé en 2009 avec Copenhague, les quelque 57 000 habitants du Groenland ne pourraient obtenir une indépendance totale qu’à travers un référendum – et une victoire du « oui ». Le mercredi 1er janvier, Mute B. Egede « a semblé faire allusion à l’organisation d’un tel vote » pour le printemps, décrypte Politico. Il a mentionné « des avancées significatives à prévoir » lors des prochaines élections locales prévues en avril.