Avant d’être une légende tumultueuse d’Hollywood, Richard Burton était le fils d’un mineur nommé Richie Jenkins
Bien avant de devenir une icône rebelle d’Hollywood, Richard Burton était le fils démuni d’un mineur, connu sous le nom de Richie Jenkins. Le biopic sentimental mais captivant de Marc Evans nous montre combien un changement de nom peut être révélateur.
Richard Burton n’a jamais eu l’occasion de rédiger ses mémoires officielles avant sa mort prématurée en 1984, accélérée par l’alcool, bien que ses journaux publiés à titre posthume figurent parmi les grands écrits du genre dans la bibliothèque du show-business : parfois d’une franchise brutale envers lui-même, souvent d’une méchanceté cinglante envers les autres, reflétant un esprit malicieux et intelligent derrière les frasques qui le maintenaient sous les feux de la rampe. On retrouve peu de cette espièglerie ou de cette malice dans le biopic sobre et sincèrement sentimental de Marc Evans, « Mr. Burton », bien que cette différence soit en partie le cœur du sujet.
Le film d’Evans dramatise les premières années formatrices du Gallois en tant qu’acteur, de son adolescence difficile dans la classe ouvrière jusqu’à l’aube de sa célébrité à la mi-vingtaine, jusqu’à son nom d’enfance méconnu : Richie Jenkins.
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En effet, pendant la majorité du film, le monsieur Burton éponyme n’est pas Richard mais Philip, un professeur d’école bienveillant et discret dans une petite ville minière galloise, passionné de théâtre qui influence un jeune garçon naïf et vif de 17 ans dans sa classe d’anglais. Interprété par Toby Jones avec sa retenue habituelle, Philip est étonnamment le personnage central du scénario lettré et confortablement traditionnel de Tom Bullough et Josh Hyams, qui simplifie légèrement et romantise certains détails d’une histoire de vie hollywoodienne déjà prête pour le cinéma avec son arc extrême de misère à richesse.
Le talent montant Harry Lawtey (« Joker: Folie à Deux, » série TV « Industry ») fait un excellent travail pour transformer un adolescent maladroit et fortement accentué en un reflet de l’acteur impérieux et impossible à venir. Si la première réaction à sa performance est qu’il n’est pas Richard Burton, ce n’est pas non plus ce qu’il est censé être. Mais c’est la progression de l’homme plus âgé, passant de solitaire inaccompli à figure paternelle créant des stars par inadvertance, que « Mr. Burton » dépeint le plus sympathiquement, même si cela rend cette production élégante et polie (sortie cette semaine au Royaume-Uni) plus un article de niche qu’un biopic Burton traditionnel.
Vieilli d’une bonne vingtaine d’années dans le film, Philip est présenté ici comme une sorte de figure de Mr. Chips plus âgé : un éducateur respecté et totalement bienveillant qui a largement mis de côté ses propres ambitions personnelles pour faire avancer la vie et l’esprit de ses étudiants. En dehors de la classe, et à part les discussions quotidiennes avec sa fidèle propriétaire Mrs. Smith (Lesley Manville, apportant chaleur et bonne humeur à un rôle type), il mène une existence solitaire. Le scénario reste non engagé sur la question de l’orientation sexuelle de ce célibataire confirmé, mais c’est un point de spéculation dans la communauté autour de lui, en particulier lorsqu’il porte un intérêt particulier à jeune Richie, qui, bien qu’il ne soit pas un élève remarquable, a une affinité pour la poésie et la littérature que ses pairs n’ont pas.
Le garçon pourrait utiliser une influence paternelle : il partage un nom mais peu plus avec son père mineur de charbon veuf et dissolu (Steffan Rhodri), et a été élevé depuis son enfance par sa sœur aînée Cecilia (Aimée-Ffion Edwards) et son mari brutal Elfed (Aneurin Barnard). L’éducation n’est pas dans la tradition familiale, encore moins le théâtre, mais Philip identifie un talent rare chez le garçon et en fait sa cause. Des leçons à la « Pygmalion » en élocution et aspiration s’ensuivent, tandis qu’Elfed exprime son inquiétude que Richie abandonne trop facilement ses racines. Le classisme qui perdure encore aujourd’hui dans le monde théâtral britannique fait ici surface, bien que la gentrification efficace de la voix de Richie par Philip soit dépeinte comme la création d’une légende.
Pour dissiper toute suspicion inappropriée sur leur relation, Philip propose éventuellement une adoption, avec un changement de nom à la clé : le film édulcore certains faits autour de cela tout en soulignant finalement la nature familiale du lien entre les deux Burton. Il est un peu décevant que « Mr. Burton » reste si discret sur la vie intérieure et les désirs de Philip, bien que la performance gracieuse et précise de Jones soit nuancée dans ses implications non dites.
À sa manière, « Mr. Burton » est une ode à la sorte de réticence émotionnelle à lèvres pincées qui était autrefois la forme d’expression par défaut dans le cinéma britannique — et que la génération plus abrasive d’acteurs de Burton a finalement percée. Avec son premier long métrage sorti depuis « Hunky Dory » en 2011, la réalisation d’Evans vise une composition rétro et un classicisme dans tous les départements, de la cinématographie crépusculaire et atténuée de Stuart Biddlecombe à la jolie mais parfois trop active partition orchestrale de John Hardy. Si même les ciels enfumés d’une ville minière semblent parfois un peu trop pittoresques pour être vrais, il y a ici un peu de création de mythe appropriée.
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Marc Lefebvre est un économiste et journaliste, expert en macroéconomie et marchés financiers mondiaux.