Marcella, Reine de la Cuisine Italienne: Un Hommage Savoureux pour la Saint-Valentin!

Marcella Hazan : L’ambassadrice de la cuisine italienne aux États-Unis

Marcella Hazan, experte en cuisine italienne plutôt qu’innovatrice, a été magistralement portraiturée dans le documentaire conventionnel de Peter Miller, qui suit une recette documentaire bien familière.

La croyance populaire selon laquelle si l’on sait lire, on peut cuisiner trouve en Marcella Hazan une illustration parfaite. Arrivée à New York à l’âge de 31 ans, en tant que jeune mariée diplômée en sciences, elle ne savait pas cuisiner. Confrontée à la nécessité de s’adapter à son nouveau rôle de ménagère et nostalgique des saveurs de son Italie natale, elle apprit patiemment à cuisiner grâce à un livre poussiéreux mais complet de la chef réputée Ada Boni. De novice, elle devint une experte vers laquelle d’autres se tourneraient pour s’éduquer en matière de cuisine italienne. Le documentaire « Marcella » de Peter Miller, bien que formulé, rend un hommage agréable à la cuisine italienne classique, présentée comme une maîtresse exigeante même pour des doyennes comme Hazan.

Marcella Hazan se distingue dans l’art de s’approprier les traditions culinaires italiennes, souvent transmises plutôt que créées. Prenons l’exemple de sa sauce tomate, d’une simplicité trompeuse : des tomates, du beurre, du sel et un oignon, cuits jusqu’à atteindre une perfection transcendante. Bien qu’elle n’en soit pas l’inventrice, elle l’a perfectionnée et partagée avec le monde entier. Pour des millions de cuisiniers amateurs, ses recettes sont indissociablement liées à elle, tout comme les spaghettis de maman le sont à leur mère. Si cette description peut sembler simplifier à l’excès le savoir technique vaste et la recherche professorale de Hazan, le film « Marcella » ne le fait pas : il est truffé de témoignages de figures majeures de la gastronomie, profondément admiratives de ses connaissances et de son influence.

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Le documentaire « Marcella » devient particulièrement intéressant lorsqu’il révèle la personnalité directe et sans prétention de celle qui est devenue contre toute attente une icône culinaire, et explore les relations intimes, bien que parasociales, que nous développons avec nos auteurs de cuisine préférés. Les interviews de personnes ayant réellement connu Hazan, telles que son mari et collaborateur Victor, son fils Giuliano, également écrivain culinaire réputé, et son éditeur de longue date Bill Schinker, sont particulièrement détaillées et révélatrices, comparées à celles des nombreux chefs et gastronomes qui l’admiraient sans la connaître personnellement.

Le spectre des émotions couvert par le documentaire s’étend de la gestion d’une invalidité à vie, due à un bras droit mal guéri après une fracture dans l’enfance, à son amusement parfois mélancolique face à l’impact de son travail, comme son regret d’avoir popularisé le vinaigre balsamique, ensuite trop utilisé et mal appliqué. Entre ces deux extrêmes, on trouve l’insécurité d’une immigrée à plusieurs reprises, au cours d’une vie passée entre l’Italie et les États-Unis, ses dernières années s’écoulant en Floride où les ingrédients italiens frais sont rares et les artichauts bien trop gros.

« Marcella » offre également des réflexions intéressantes sur la manière dont la cuisine délicate et traditionnaliste de Hazan agissait comme un contrepoids à la robuste cuisine italo-américaine des restaurants populaires de la côte Est, issue de la diaspora immigrante. Bien que résistant à l’adaptation culturelle dans sa manière de parler et d’agir, Hazan a finalement été adoptée par les États-Unis comme un trésor national culinaire, à l’image de sa consoeur et amie Julia Child. Bien qu’elle n’ait jamais eu sa propre émission de télévision, ce qui l’a empêchée d’atteindre le même degré de célébrité, le documentaire « Marcella », ensoleillé et accessible, semble vouloir rectifier ce déséquilibre; peut-être qu’un biopic suivra.

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