« Océans, les vrais continents » : Une vision lyrique et luxuriante de Cuba contemporaine en noir et blanc.

Le triptyque de Tommaso Santambrogio : une exploration de l’âme et de l’isolement

Le triptyque de Tommaso Santambrogio sur la vie cubaine contemporaine, intitulé « Les océans sont les véritables continents », présente une beauté saisissante à travers un cinéma en noir et blanc qui adopte un formalisme rigoureux. Cette représentation de l’île cherche à éloigner les spectateurs de l’image habituellement colorée et ensoleillée de Cuba, dominant l’imaginaire culturel. À travers une étude intergénérationnelle sur l’exil et l’appartenance, Santambrogio propose un carnet de voyage empreint de poésie, captivant mais également distant.

Le film, dont le titre lui-même incite à repenser notre perception géographique du monde, prend racine non pas à La Havane mais à San Antonio De Los Baños. Ce petit village cubain est décrit comme un espace spectral vibrant de vie tout en regrettant ceux qui sont partis ou sur le point de partir. Trois histoires entrelacées, bien que légères, forment la base de ce film inspiré du néoréalisme.

Dans l’une des histoires, deux jeunes garçons, Frank et Alain (Frank Ernesto Lam et Alain Alfonso González), rêvent de devenir des joueurs de baseball à succès aux États-Unis. Ils vivent entre entraînements diurnes et escapades nocturnes sur des terrains de baseball déserts, tout en faisant face à une réalité marquée par les disputes familiales et des pluies incessantes.

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Dans une autre trame, Alex et Edith (l’acteur Alexander Diego et la marionnettiste Edith Ybarra Clara), tentent de concilier leur relation avec leurs ambitions divergentes et leurs situations de vie complexes.

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Enfin, la dernière histoire concerne Milagros (Milagros Llanes Martínez), une femme âgée vivant seule, qui passe ses journées à vendre des cacahuètes dans les rues et à lire de vieilles lettres d’un être cher chez elle.

Santambrogio tisse ces trois aperçus pour brosser le portrait d’un pays en transition. Il capture des moments intimes, qu’ils se déroulent dans de luxuriants paysages naturels ou des enclaves urbaines rudes. Chaque interaction est soigneusement mise en scène par le directeur de la photographie Lorenzo Casadio, conférant à chaque plan une qualité picturale digne d’un livre de photographies sur Cuba contemporaine.

La beauté simple de scènes telles que Frank et son frère jouant sur un balcon à l’écart de leurs parents querelleurs, ou Milagros assise sur son patio alors que des lettres trempées par la pluie sèchent sur son fil à linge, est saisissante. De même pour Alex et Edith enlacés nus dans leur lit, perdus l’un dans l’autre.

Le contexte politique et culturel encadrant la vie de ces personnages est filtré à travers des émissions de radio et de télévision, ainsi que des interactions avec la bureaucratie concernant les visas et les documents de voyage. La réalité de la vie contemporaine à Cuba, en constante évolution et de plus en plus ouverte sur le monde, imprègne chaque scène.

Ce message se prête bien à un réalisateur italien qui cherche à créer une vision ancrée de Cuba regardant vers l’avenir, le passé et l’intérieur des relations humaines. Chaque histoire est lue comme une métaphore évidente, et « Les océans sont les véritables continents » peut parfois sembler chargé. Par exemple, lorsque Alex incite ses élèves à se connecter avec la nature environnante, il semble énoncer la mission de Santambrogio pour son film, réalisée avec brio mais peut-être un peu détachée.

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