En milieu de matinée, un artilleur ukrainien surnommé Worsel, servant dans la 100e brigade, reçoit son premier ordre de tir de la journée via un message radio de l’état-major, confirmé de manière succincte. Worsel, avec ses cinq compagnons d’armes, bien camouflés parmi les arbres et les buissons, lance un obus de 43 kilos sur une cible russe à Toretsk [dans l’est de l’Ukraine], une ville au cœur des combats. Ils attendent quelques instants avant de lancer un second obus.

La riposte russe ne tarde pas. Moins de deux minutes plus tard, les artilleurs, retranchés à quelques kilomètres au nord-ouest de Toretsk, entendent l’impact d’un obus, d’un missile ou d’une bombe. Cette fois, l’explosion est d’une violence inouïe. « C’était une KAB, à environ deux kilomètres », analyse Worsel. La KAB désigne une bombe guidée russe, capable de porter jusqu’à une tonne d’explosifs et de détruire complètement un immeuble de plusieurs étages.

Depuis le début de l’offensive de Kiev le 6 août dans la région de Koursk, première initiative réussie dans ce secteur,