Le poste-frontière de Fatima, situé dans le village libanais de Kfar Kila près d’Israël, est emblématique des relations tumultueuses entre Israël et le sud du Liban. Lorsque Israël a lancé des offensives militaires au Liban pour combattre l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en 1978 et encore en 1982, ses troupes et services secrets utilisaient fréquemment ce passage.

Par la suite, avec la création d’une zone tampon dans le sud du Liban, les membres de l’Armée du Liban-Sud (ALS), une milice alliée à Israël, ainsi que leurs familles, traversaient régulièrement ce poste-frontière pour travailler en Israël, y faire des achats ou bénéficier de soins médicaux.

De ce fait, la porte de Fatima est devenue une cible privilégiée pour le Hezbollah, une milice chiite créée par l’Iran pour lutter en guérilla contre les forces israéliennes au Liban. En 1988, un attentat-suicide organisé par le Hezbollah à ce poste a entraîné la mort de 8 soldats israéliens.

Lorsque Israël s’est retiré du sud du Liban en 2000, les soldats de l’ALS et leurs familles, en proie à la panique, se sont précipités à la porte de Fatima pour fuir les représailles du Hezbollah. Les images de kilomètres de voitures abandonnées sont devenues un symbole marquant du retrait humiliant d’Israël de cette zone de sécurité, établie au prix de la vie de centaines de ses soldats et ayant causé une profonde division au sein de la société israélienne.

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Après ce retrait, les partisans du Hezbollah se rendaient à ce poste pour lancer des pierres sur les soldats israéliens situés de l’autre côté de la frontière.

Après l’échec de 2006, le succès de 2024

Récemment, la situation à la porte de Fatima a connu un tournant significatif. Pendant des années, une approche défensive avait été adoptée, ce qui avait permis au Hezbollah de développer un réseau complexe de tunnels, de dépôts d’armes et de positions de combat le long de la frontière. Cependant, l’armée israélienne a…