Lors de son rendez-vous télévisé annuel, Vladimir Poutine a répondu pendant plus de quatre heures aux interrogations des citoyens russes et des journalistes. Concernant le conflit ukrainien, il a exprimé sa volonté de trouver des « compromis » pour y mettre un terme et s’est dit ouvert à en discuter avec Donald Trump « à tout moment ».
Vladimir Poutine a affiché une « excellente forme » durant son « marathon télévisuel » annuel, comme le souligne Le Temps. Le chef d’État russe a souvent pris le contrôle de l’animation, normalement assurée par son porte-parole Dmitri Peskov, affirmant avec assurance « c’est moi le patron », ce qui a été bien accueilli par l’auditoire.
« Les thèmes abordés ont varié de la Syrie à l’Ukraine, en passant par l’économie russe et les relations de Poutine avec le président élu des États-Unis, Donald Trump, dans un événement minutieusement orchestré qui a duré quatre heures et demie », précise CBC.
Les premiers moments de l’échange ont porté sur l’économie, montrant des signes évidents de ralentissement ces derniers temps. Poutine a reconnu que l’inflation, qui atteint 9 % sur une base annuelle, était « un signal alarmant », mais a rassuré les Russes en mettant en avant une hausse des salaires équivalente à 9 %. « Je le réaffirme, la situation est stable et solide », a-t-il insisté.
« En réalité, ces détails économiques ne semblent pas être la priorité du président russe, qui a rapidement clos ce sujet pour se concentrer sur ce qui l’intéresse vraiment : la géopolitique, et plus précisément l’Ukraine », remarque Le Soir.
“Calme et posé”
Pour Poutine, la fin du conflit en Ukraine est « imminente », selon El País. « L’armée russe progresse sur tout le front », a-t-il affirmé. « Les opérations militaires sont complexes, mais nous nous approchons de la réalisation des objectifs principaux que nous nous étions fixés au début de l’opération militaire », a ajouté le président.
Toutefois, le journal de Madrid souligne que les forces russes « ne contrôlent toujours pas de capitale provinciale qui était sous contrôle ukrainien avant 2022, y compris Kherson et Zaporijjia ».
Radio Free Europe-Radio Liberty (RFE-RL) note que « Poutine a tenté de paraître calme et posé, affirmant que la Russie était prête à poursuivre le combat indéfiniment et à continuer de produire les armes nécessaires, tout en mettant en doute la capacité de l’Ukraine à soutenir sa défense sur le long terme ».
Cependant, selon The New York Times, l’intervention de Poutine était surtout « un mélange habituel de diversion et de confiance en soi », visant à présenter la Russie « comme étant fermement en contrôle de son destin, tant sur le plan intérieur qu’international ».
Des concessions russes ?
« Alors que la guerre en Ukraine entre dans sa quatrième année, avec de lourdes pertes pour la Russie et des tensions économiques croissantes, M. Poutine n’a pas dissimulé son intérêt pour des pourparlers avec M. Trump, qui a promis des négociations rapides pour mettre fin au conflit », analyse le quotidien américain.
« Je suis prêt à tout moment », a déclaré le président russe, en réponse à une question sur d’éventuelles négociations avec Trump. « Et je serai prêt à le rencontrer, s’il le souhaite »
RFE-RL rapporte également que Poutine a voulu « envoyer des signaux à l’Occident et au reste du monde » en se montrant ouvert à des « compromis » concernant le conflit ukrainien et en évoquant la « possibilité de concessions russes ».
Toutefois, comme à son habitude, il a également renvoyé la responsabilité à Kiev et aux pays occidentaux, « suggérant que l’objectif de Moscou de dominer l’Ukraine et d’obtenir des garanties de sécurité importantes de l’OTAN et de l’Occident était toujours d’actualité ».
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Juliette Martin est journaliste spécialisée en politique internationale, avec une passion pour les relations diplomatiques et les questions géopolitiques.