“Enfin il est tombé !” proclame en gros titres le journal libanais influent An-Nahar, dans son édition du 9 décembre. La veille, les forces rebelles syriennes faisaient leur entrée triomphale dans Damas, alors que le président Bachar El-Assad s’enfuyait, prenant un avion en direction de Moscou. Une image frappante orne la une du journal, montrant une botte de soldat écrasant un portrait doré de l’autocrate.

Opinion. Avec la chute de Bachar El-Assad, un nouvel espoir se lève au Moyen-Orient

Le règne de plus d’un demi-siècle de la famille Assad prend fin avec la destruction de ses symboles, largement couverte par les médias du monde entier. La statue renversée de Hafez El-Assad, fondateur du régime et père du dictateur déchu, figure en première page du Times, tandis que le New York Times montre un portrait de Bachar avec le verre brisé.

Les scènes de joie qui ont suivi la libération de Damas sont abondamment relayées. El País et The Independent montrent des images de rebelles tirant des coups de feu en l’air sur la place des Omeyyades. Une photo en particulier circule largement : celle d’un soldat posant son pied sur la tête d’une statue décapitée de Hafez El-Assad, similaire à celle publiée par Israel Hayom qui titre : “La fin d’un tyran”.

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“Un moment historique en Syrie : ‘L’heure est plus que jamais à la fête’. En Allemagne, Die Welt expose les larmes d’une femme dans la région druze du plateau du Golan et le retour du drapeau de la République syrienne, remplaçant celui de la Syrie baasiste.

L’Orient-Le Jour crée une mosaïque avec les portraits de personnes tuées par le régime Assad, incluant l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri et les journalistes Samir Kassir et Gebrane Tuéni.

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Cependant, certains journaux cherchent à modérer l’euphorie apparente des Syriens. “Assad est renversé… mais le pire est-il à venir ?” s’interroge le quotidien britannique conservateur Daily Mail. Les craintes se concentrent notamment autour d’Abou Mohammed Al-Jolani, qui semble émerger comme le nouveau leader influent du pays. Le dirigeant du groupe islamiste armé Hayat Tahrir Al-Cham (HTC) est également mis en avant sur les premières pages du Wall Street Journal et du quotidien espagnol ABC, qui prévient d’“une nouvelle ère de danger au Moyen-Orient”.