Le 16 octobre 2024, la présidente indienne, Droupadi Murmu, est en Mauritanie pour une rencontre avec son homologue Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani. Avant de visiter ce pays, surnommé le pays des Mourabitounes en référence à une ancienne dynastie, elle a fait escale en Algérie, nommée les Guerriers du désert, et se prépare à se rendre au Malawi, surnommé le « cœur chaleureux de l’Afrique », le 17 octobre.

Investiture. Droupadi Murmu, première présidente d’origine tribale de l’Inde

Quelles sont les motivations de Droupadi Murmu, la deuxième présidente de l’Inde, un poste qu’elle occupe depuis juillet 2022 avec le soutien du parti du Premier ministre Narendra Modi ? Il semblerait que les intérêts économiques prédominent. En effet, la visite de ces trois pays n’est pas fortuite. En Mauritanie, notamment, où le président assure également la présidence de l’Union africaine, les discussions porteront sur des ressources naturelles cruciales telles que le cuivre, l’or, le lithium, le phosphate et les diamants, essentiels pour l’économie indienne.

L’entourage de la présidente est clair sur ce point : « La Mauritanie possède d’importantes ressources naturelles essentielles pour notre pays en plein développement. » Le même discours est tenu en Algérie, où les discussions ont porté sur la coopération dans les secteurs des engrais, du pétrole et du gaz, des chemins de fer et de la défense.

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L’Afrique, un continent activement sollicité

Le 17 octobre, en Malawi, pays également riche en ressources naturelles importantes pour l’Inde, les enjeux économiques seront similaires. Comme le montrent ces visites, l’Inde, à l’instar d’autres grandes puissances mondiales, ne veut pas être laissée pour compte dans la course aux vastes potentiels du continent, berceau de l’humanité.

L’Inde aspire clairement à se positionner comme un partenaire stratégique de l’Afrique. Cette visite de Droupadi Murmu souligne l’intérêt actif que l’Afrique suscite, un continent courtisé par de nombreux prétendants de haut niveau.

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Dans un contexte de concurrence internationale accrue, il est crucial pour l’Afrique de maximiser les bénéfices de ses interactions. Pour l’Inde, un pays de plus de 1,4 milliard d’habitants, prévu par le FMI pour surpasser l’économie allemande d’ici 2028, les pays visités et le reste du continent doivent être stratégiques dans plusieurs domaines : économie, culture, éducation, technologie, pharmacie, diplomatie, etc.

Il existe une convergence d’intérêts et de perspectives entre l’Inde et l’Afrique, que les deux parties doivent chercher à renforcer.

Premièrement, l’Afrique pourrait tirer des leçons de l’approche diplomatique affirmée de l’Inde, qui lui a permis de gagner le respect sur la scène mondiale. Deuxièmement, l’Inde propose des alternatives aux politiques des autres grandes puissances dans divers domaines de coopération. Troisièmement, le passé de non-aligné de l’Inde et son appartenance aux BRICS en font un partenaire naturel pour de nombreux pays africains désireux de remettre en question l’ordre international établi.

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Mais une fois de plus, il est impératif pour l’Afrique de se montrer à la hauteur des défis et des opportunités dans ses relations avec l’Inde. Car jusqu’à présent, le continent, berceau de l’humanité, continue d’être exploité par des « partenaires » qui, en réalité, défendent principalement leurs propres intérêts, avec des conséquences telles que le sous-développement, la pauvreté, la marginalisation, les guerres, les conflits et le pillage des ressources.