Des figures habillées de costumes-cravates, évoquant des politiciens, se cachent sous une immense casquette de couleur bleue ornée du cercle d’étoiles du drapeau européen. Cela semble faire écho à la fameuse casquette rouge portée par les partisans de Trump. En première page de son édition du jeudi 14 novembre, l’hebdomadaire hongrois HVG suggère que le retour du républicain a déclenché une réaction de repli sur le continent européen. “L’Europe confrontée à un défi inédit suite au succès de Trump”, précise le magazine dans son sous-titre.

Opinion. Les Européens feraient bien de souhaiter la victoire de Trump

Un “test” pour l’Union européenne, qui voit “son membre le plus influent sans gouvernement” après la dissolution de la coalition gouvernementale allemande, “tandis que l’Amérique a exprimé clairement ses ambitions”, constate un article d’analyse. Vingt-sept États membres “fragmentés” sont appelés à “défendre collectivement leurs intérêts” face à un Donald Trump “complètement imprévisible”, analyse HVG, en mettant l’accent sur la défense et le commerce comme axes principaux des discussions européennes.

Confrontée au principe du “America First” prôné par Trump, l’Europe “doit préparer un éventuel conflit commercial”, mais le pacte pour la compétitivité “approuvé dans une harmonie rare” lors du dernier sommet européen à Budapest “signale une volonté d’unité”, note le magazine. L’UE devra “intensifier ses missions de défense”, car la position de Donald Trump concernant le conflit en Ukraine indique qu’il “prend ses distances avec les conflits armés qui ne lui apportent aucun bénéfice”, ajoute-t-il.

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“Montrer les dents”

“Les tarifs douaniers représenteront le plus grand défi”, et “l’autre enjeu majeur sera l’avenir de l’OTAN et de la défense européenne”, affirme le politologue italien Daniele Albertazzi, interviewé par l’hebdomadaire. Le triomphe de Trump pourrait renforcer à court terme les nationalistes et souverainistes européens, notamment le leader hongrois Viktor Orban, fervent supporter de Trump. Cependant, “le plan économique du futur président risque de pénaliser la Hongrie”, et son Premier ministre “devra justifier les difficultés rencontrées à ses électeurs”, ajoute-t-il.

Une du jour. Pourquoi l’Europe continue-t-elle de traiter les États-Unis avec condescendance

Orban “présente la victoire de Trump comme la sienne” et cherche à se positionner en tant que médiateur entre l’Europe et les États-Unis, mais Giorgia Meloni serait mieux placée pour ce rôle, estime Daniele Albertazzi. La dirigeante italienne “s’aligne sur l’OTAN”, “se montre très constructive dans ses négociations avec l’Union européenne” et “ne met pas ses propres ambitions politiques avant les intérêts de la communauté européenne”, contrairement au dirigeant hongrois, explique-t-il.

HVG cite les propos d’Emmanuel Macron sur les herbivores et les carnivores pour illustrer son point de vue. “Comme le dit le président français, l’Europe doit montrer les dents et devenir carnivore. Mais tant que personne n’est prêt à faire des sacrifices, nous continuerons à manger des plantes.”