Lorsque les résultats de l’élection présidentielle américaine ont été annoncés, Viktor Orban se trouvait au Kirghizistan, loin de chez lui. Il avait initialement prévu de célébrer une victoire de Trump avec du champagne, mais à la place, il s’est retrouvé à boire de la vodka en abondance. C’est une histoire qu’il a partagée lors d’une conférence de presse très médiatisée à Budapest.

Par un concours de circonstances, juste après les élections américaines, Orban s’est retrouvé sous les projecteurs en Europe, jouant l’hôte pour les dirigeants lors de deux événements majeurs : la réunion des 43 chefs d’État et de gouvernement de la Communauté politique européenne, suivie de celle des 27 de l’Union européenne.

Orban pourrait-il être le leader européen que Trump écouterait ? La question lui a été posée à plusieurs reprises lors de la conférence de presse, bien que formulée de différentes manières. Avec une modestie affectée, il a minimisé son importance, rappelant qu’il n’est que le Premier ministre d’un petit pays. Selon lui, Trump n’a pas besoin de son soutien.

Le renouveau d’Orban

Il y a cependant une ironie dans ses paroles. Ce qu’Orban laisse entendre, c’est que malgré le traitement souvent hostile qu’il reçoit de l’Europe, il reste une figure dont l’importance ne peut être sous-estimée. En octobre, lors d’un débat houleux au Parlement européen, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, l’a vigoureusement critiqué pour ses liens avec Poutine, ses atteintes répétées à l’état de droit et sa politique anti-européenne, le laissant visiblement contrarié.

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Orban n’est pas un nouveau venu sur la scène politique de Budapest : il a déjà instauré un régime de plus en plus autoritaire en Hongrie tout en montrant une loyauté excessive envers Poutine. Mais avec le retour de Trump, Orban semble également revivre une sorte de renaissance politique.

Il est le seul parmi les dirigeants européens à avoir soutenu Trump dès le début, se positionnant comme un fervent admirateur. Cette loyauté n’est certainement pas passée inaperçue pour Trump. À Bruxelles, cela suscite une inquiétude palpable : quel dirigeant européen établira le meilleur contact avec le président américain récemment élu ? Et qui sera le premier appelé par Trump ?

Il est bien connu que Donald Trump ne voit pas l’Europe comme une alliée, mais plutôt comme une rivale, voire une ennemie. Lorsqu’il a été élu président pour la première fois en 2016, l’ancienne chancelière allemande Angela Merkel avait proclamé que l’Europe devait « prendre son destin en main », une déclaration qui, en réalité, n’a pas été suivie d’effets concrets.

Après la défaite de Trump en 2020, les Européens ont pu souffler un peu, pensant que sa présidence n’était qu’un incident isolé. Mais avec son retour, le choc s’est à nouveau abattu sur Bruxelles.

L’UE face à ses défis

Les Européens cherchent désespérément à éviter une guerre commerciale avec les États-Unis, compte tenu des enjeux économiques majeurs et de la situation déjà précaire de leur économie. Ursula von der Leyen, à la tête de la Commission, se trouve donc dans l’obligation de négocier plusieurs points cruciaux avec l’administration Trump.

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À Bruxelles, on se souvient avec nostalgie de 2018, lorsque Jean-Claude Juncker, alors président de la Commission, avait