Une image frappante du président russe Vladimir Poutine en costume délabré orne la couverture récente de Wprost, symbolisant la précarité financière de la Russie. Le rédacteur en chef du magazine, à travers un éditorial, argumente en faveur d’une imminente faillite économique du pays.

Les données optimistes publiées par les organismes officiels russes, qui pratiquent une comptabilité dite « créative », ne devraient pas être prises au sérieux, prévient Wprost. Le journal compare la situation actuelle à la chute cachée de l’Union soviétique, rappelant que la Banque centrale de Russie maintient des taux d’intérêt à 19% malgré une inflation officielle de seulement 9,1%.

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Le magazine souligne aussi que Gazprom, le géant gazier russe, a perdu jusqu’à 6 milliards de dollars (environ 5,5 milliards d’euros) en 2023. De plus, l’extraction de charbon a diminué de 27%, et les exportations d’armes, autrefois source importante de devises, sont désormais presque intégralement destinées au conflit ukrainien.

Du riz contre des lentilles

Face à une pénurie de liquidités et à l’épuisement de ses réserves de devises, la Russie se voit forcée de privilégier le troc dans ses échanges internationaux. Un exemple récent est le Forum Pakistan-Russie sur le commerce et l’investissement, qui a inauguré ce retour aux anciennes méthodes soviétiques.

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Les accords conclus entre les deux nations portent sur « l’échange de produits agricoles ». Les entreprises pakistanaises exporteront « des mandarines, du riz et des pommes de terre », tandis que la Russie fournira « des pois et des lentilles », selon le rapport. Cependant, la Chine, à l’inverse, refuse ces trocs, préférant maintenir des « accords commerciaux en yuans à des taux désavantageux pour Moscou ».

« L’économiste suédois Anders Aslund, spécialiste de l’économie post-soviétique et ancien conseiller en Russie et en Ukraine, évalue les ressources actuelles de la Russie à 55 milliards de dollars (environ 51 milliards d’euros) », ajoute le magazine, notant que :

« C’est très peu, considérant que les intérêts liés au déficit budgétaire, officiellement à 2% du PIB, s’élèvent à environ 40 milliards de dollars (37 milliards d’euros) par an ».

Wprost prédit que d’ici « la fin de l’année prochaine, la Russie n’aura pas seulement épuisé ses fonds pour ses ambitions en Ukraine, mais aussi pour répondre à ses besoins budgétaires courants ».

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Contrairement à Kiev, le Kremlin ne peut espérer de soutien financier extérieur significatif. Seule la cessation des hostilités pourrait donc sauver l’économie russe. Le journal conclut en exprimant l’espoir que « les idiots utiles en Occident ne sauveront pas le régime [de Poutine] en engageant des discussions avec Moscou ».