« Aucun membre de la Maison Blanche ne pleurait Hassan Nasrallah samedi » le 28 septembre, souligne le New York Times.

Le décès de Hassan Nasrallah, leader du Hezbollah, tué vendredi par un bombardement de l’armée israélienne près de Beyrouth, est considéré comme « un acte de justice » par le président américain Joe Biden, qui continue néanmoins d’appeler à un « cessez-le-feu ». Hassan Nasrallah était un « terroriste responsable de la mort de citoyens américains », a également affirmé samedi la vice-présidente et candidate démocrate à l’élection présidentielle de novembre, Kamala Harris.

États-Unis. Sous la pression des pro-palestiniens, Kamala Harris à la convention démocrate de Chicago

Bien que Washington se soit « abstenu de critiquer ouvertement » Israël, l’attaque israélienne a incontestablement « renforcé les tensions entre l’administration Biden et le gouvernement du Premier ministre Benyamin Netanyahu », analyse le New York Times, notant que les officiels israéliens n’ont pas prévenu leurs homologues américains avant de procéder à l’attaque vendredi.

La Maison Blanche avait déjà été surprise plus tôt ce mois-ci, rappelle le Washington Post, lorsque les Israéliens ont détruit les bipeurs du Hezbollah. « Les malentendus et les erreurs de jugement récents ne font qu’accroître le fossé entre le président américain et le Premier ministre israélien », pointe le New York Times.

« Méfiance et suspicion »

« Déjà en désaccord avec Netanyahu sur la guerre prolongée à Gaza, le président américain essaie maintenant de calmer les tensions sur deux fronts, alors que son influence sur les décisions de Netanyahu paraît extrêmement limitée », note CNN.

Pour NBC News, l’opération israélienne de vendredi démontre une fois de plus que c’est « Netanyahu, et non Biden, qui fixe l’agenda au Moyen-Orient. »

Analyse. Après la disparition d’Hassan Nasrallah, quel avenir pour le Liban à Téhéran ?

Ces dernières années, la diplomatie américaine « a pris du recul. Elle a été plus réactive qu’efficace » dans cette région, affirme le juriste américain Michael Wahid Hanna, consulté par le journal israélien de gauche Ha’aretz. « Netanyahu a fait tout ce qu’il pouvait pour affaiblir publiquement les États-Unis, et l’administration [Biden] en a subi les conséquences », conclut-il.

Une aide indirecte à Trump ?

La mort de Nasrallah creuse encore davantage le fossé entre Israël et son principal soutien. Pour Biden, « ce moment représente un nouveau défi d’équilibriste sous haute tension – cette fois, juste six semaines avant l’élection présidentielle américaine », observe également CNN.

Le New York Times suggère que « de nouveaux troubles dans la région pourraient intensifier les critiques de la gauche comme de la droite […]. Certains vétérans de l’équipe Biden se demandent même si Netanyahu ne tenterait pas délibérément d’aider Trump à gagner les élections du 5 novembre, compte tenu de leur précédente collaboration – une hypothèse qui, vraie ou fausse, souligne la profonde méfiance et la suspicion qui règnent désormais entre Washington et Jérusalem. »