L’armée israélienne a annoncé mardi soir avoir tué Hachem Safieddine lors d’un bombardement à Beyrouth au début d’octobre. Personnalité clé du mouvement pro-iranien, il était pressenti pour succéder à la tête du Hezbollah après le décès de son cousin fin septembre, selon des sources israéliennes et libanaises.
Les rumeurs concernant la mort potentielle de Hachem Safieddine, envisagé comme le futur leader du Hezbollah après Hassan Nasrallah, étaient fréquentes au Liban, souligne The New York Times.
Le soir du 22 octobre, les forces armées israéliennes ont confirmé l’élimination de ce haut dirigeant du groupe chiite libanais, bien qu’aucune preuve n’ait été fournie, note le quotidien américain. De son côté, le Hezbollah n’a pas immédiatement commenté cette déclaration.
Lors de l’attaque du 3 octobre, l’armée israélienne a également affirmé avoir abattu Ali Hussein Hazima, un autre dirigeant important de l’organisation.
Le possible successeur de Nasrallah
Hachem Safieddine faisait partie du Conseil de la choura, organe dirigeant du Hezbollah, responsable notamment de l’élection du successeur de Nasrallah à la tête du mouvement islamiste soutenu et armé par l’Iran. D’après L’Orient-Le Jour, qui lui avait consacré un article début octobre, peu après l’attaque israélienne, il était “très probablement destiné à devenir le nouveau secrétaire général” et était considéré comme “l’une des figures les plus influentes du Hezbollah”. L’Iran et l’organisation chiite l’avaient “longuement préparé pour prendre la tête du parti, en particulier en cas d’assassinat ou de décès de Hassan Nasrallah, dont il est le continuateur”, rapportait le journal libanais.
“Désigné comme terroriste par le département d’État américain en 2017, Safieddine, cousin de Nasrallah et également religieux portant le turban noir symbolisant sa descendance du prophète Mahomet”, ajoute The Times of Israel. Avec sa “barbe grise et ses lunettes”, il “ressemblait étonnamment” à l’ancien leader du Hezbollah, bien qu’il soit plus jeune, observe le site israélien.
Selon le journal israélien Yediot Aharonot, il “gérait l’éducation, les finances et les investissements internationaux du Hezbollah, laissant les questions militaires et stratégiques à Nasrallah”. Mais lors de l’absence de ce dernier au Liban, Safieddine le remplaçait et occupait alors le poste de secrétaire général, note The Jerusalem Post.
Un nouveau coup dur pour le Hezbollah
Selon le New York Times, sa disparition “représente un nouveau coup dur” pour le groupe islamiste, qui est désormais perçu au Liban comme “ayant perdu son leader après la série d’assassinats israéliens visant ses dirigeants”.
“Outre les attaques contre ses leaders politiques, presque tous les principaux responsables militaires du Hezbollah ont été éliminés par Israël ces trois derniers mois”, relève The Guardian. “Il reste incertain qui prendra la tête de l’organisation”, remarque le quotidien britannique, ajoutant que bien que Naim Qassem, le secrétaire général adjoint du Hezbollah, soit devenu le visage du groupe depuis l’assassinat de Nasrallah, il n’a pas la même popularité parmi les partisans que le défunt secrétaire général, précise le journal.
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Juliette Martin est journaliste spécialisée en politique internationale, avec une passion pour les relations diplomatiques et les questions géopolitiques.