Les médias des trois nations du Caucase du Sud – Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie – analysent les implications du retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Tandis que Bakou et Tbilissi se réjouissent de ce développement anticipé, l’Arménie doit s’adapter à cette nouvelle donne politique.
Dans cette région stratégique qu’est le Caucase, l’Arménie paraît particulièrement préoccupée par la réélection de Donald Trump prévue pour janvier. Selon le site d’information arménien Verelq, le Premier ministre Nikol Pachinian aurait « mal jugé la situation, comme à son habitude ».
En faisant le point sur les conséquences des élections américaines pour le Caucase du Sud, ce média d’opposition souligne que, contrairement à l’Arménie, les dirigeants de Géorgie et d’Azerbaïdjan avaient placé leurs espoirs en Trump, tandis que le parti au pouvoir en Arménie, le Pacte civil, avait soutenu le Parti démocrate.
L’analyste arménien Armen Aïvasian, cité par Verelq, estime que la réélection de Trump « aura des répercussions significatives sur de nombreux dossiers internationaux, y compris dans notre région. Avant les élections, il avait promis de défendre les Arméniens face aux ambitions de l’Azerbaïdjan [sur l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Arménie]. Cependant, il est probable qu’il ait oublié cette promesse après sa réélection. »
Selon le journal d’Erevan Golos Armenii, Trump, qui « raisonne en homme d’affaires », ne portera attention à l’Arménie « que si les échanges commerciaux avec ce pays augmentent et si l’Arménie cesse d’être seulement le 167e partenaire commercial des États-Unis ». L’impact dépendra aussi de la façon dont « la diaspora arménienne aux États-Unis interagira avec Trump ».
Bakou attend du « pragmatisme », soulagement à Tbilissi
Le quotidien azerbaïdjanais Zerkalo remarque que « l’administration de Joe Biden [qui soutenait l’Arménie] a montré une partialité envers Bakou ». D’après ce journal russophone, « avec Trump, on peut s’attendre à ce que le pragmatisme domine à la Maison-Blanche, évitant ainsi des initiatives risquées dans le Caucase du Sud ».
En Géorgie, les membres du parti prorusse Rêve géorgien, récemment victorieux pour un troisième mandat lors des élections législatives du 26 octobre, expriment également leur satisfaction.
« Je félicite Donald Trump, a annoncé Shalva Papuashvili, président du Parlement géorgien, relayé par le site InterPressNews. Ce résultat devrait rétablir la logique dans la politique mondiale et mettre fin à la domination des perceptions sur la réalité qui a marqué la politique occidentale envers la Géorgie ces dernières années. »
Le journal de Tbilissi Resonance Daily espère que, avec Trump à la tête des États-Unis, « la pression sur la Géorgie diminuera ». Le gouvernement géorgien « est justement ravi de la victoire de Trump », se réjouit le journal, car « le respect des valeurs [traditionnelles] et des traditions familiales est la priorité principale des républicains [américains] ».
Articles similaires
- Parlement Européen: Intense Pression sur la Géorgie pour Sauver la Démocratie
- France : Boycott de la COP29 suite aux déclarations controversées de l’Azerbaïdjan
- Victoire prorusse en Géorgie : un choc pour la démocratie!
- COP29: Climat de polémique et absences notables avant l’ouverture!
- COP29 : L’Argentine sommée de retirer ses négociateurs de la diplomatie internationale
Juliette Martin est journaliste spécialisée en politique internationale, avec une passion pour les relations diplomatiques et les questions géopolitiques.