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Maccio Capatonda est mélancolique. Il est réfléchi, profond et porte en lui cette syndrome de l’imposteur qui tourmente souvent les plus doués. Mais c’est cette mélancolie, cachée derrière un humour unique, qui l’a fait entrer dans le cœur du public avec ses sketches, ses célèbres bandes-annonces et ses répliques devenues iconiques.
Dans une société où chacun se montre toujours parfait, il a eu le courage de raconter, dans la série Sconfort Zone, une grande crise personnelle. Combien cela a-t-il été difficile ?
« J’ai fait cette série un peu pour me psychanalyser, en espérant que le résultat puisse être universel. Le courage pour moi n’était pas tant de m’exposer émotionnellement que de faire un travail qui n’était pas dans la lignée des précédents et j’avais un peu peur de ne pas être compris. Mais j’avais envie de me mettre à nu face à un public qui m’a toujours connu comme un comique, donc caché derrière certaines masques et donc inaccessible d’un point de vue humain ».
Quel est un aspect de Marcello que vous avez gardé caché derrière le masque de Maccio ?
« Depuis quelques années, j’approfondis beaucoup ma vie spirituelle. Je fais des retraites de méditation où je ne parle à personne pendant plusieurs jours, je n’ai ni téléphone, ni livres à lire. Cela permet d’apprendre à vivre une vie où l’on n’est pas la proie de réactions aveugles aux stimuli, car aujourd’hui nous sommes vraiment bombardés par tellement de stimuli que nous n’avons plus la clarté pour agir. Nous sommes en continuelle réaction, ballotés d’un contenu à l’autre ».
La méditation vous a-t-elle été utile aussi dans votre travail ?
« Oui, car un artiste doit être en phase avec lui-même. Si tu perds tout cela, alors que dis-tu, que donnes-tu à ton public ? Tu ne sais pas ce que tu es, donc tu ne peux plus avoir un point de vue, tu es juste emporté entre likes, vues, commentaires positifs, négatifs et donc tu ne sais plus où communiquer et quoi communiquer ».
Avez-vous compris d’où venait votre crise personnelle ?
« D’un manque d’envie de faire. Un blocage créatif et d’inspiration après tout est juste un manque d’envie de faire quelque chose. Je me suis retrouvé devant une feuille blanche et je n’avais pas le besoin d’écrire, je n’avais pas envie. Et cela arrive quand on atteint une position de succès et qu’on se sent peu stimulé. Il manque l’envie de faire parce qu’on se sent déjà arrivé. Quand tu commences à faire les choses pour avoir une reconnaissance du public, tu te détaches de la passion donc tu ne trouves plus le besoin de faire quoi que ce soit ».
Comment avez-vous surmonté ce moment difficile ?
« Je l’ai surmonté avec le temps, avec l’aide des collègues, les autres auteurs de la série et aussi avec l’aide d’une psychologue que j’ai contactée un peu pour faire des recherches sur le thème – car c’est une série qui parle aussi de thérapie – et un peu pour comprendre certaines de mes questions personnelles ».
Pensez-vous que la créativité aujourd’hui soit surévaluée ?
« Ce n’est pas la créativité qui est surévaluée, mais le mécanisme. Très souvent, nous ne sommes pas créatifs et donc nous volons des choses, ou nous suivons des modes, nous essayons de nous appuyer sur des tendances et cela rend tout le monde moins créatif. Selon moi, la vraie créativité a à voir avec l’amour car c’est quelque chose que tu donnes aux autres à travers tes idées. Aujourd’hui, il y a un usage de la créativité trop débridé et qui souvent n’est pas exactement de la créativité mais autre chose ».
Et trouvez-vous l’humour changé par rapport au passé ?
« Maintenant, il y a cette tendance à dire que l’on ne peut rien dire parce qu’il y a le politiquement correct, et c’est un peu vrai. Moi, cependant, je ne base pas mon humour sur le politiquement incorrect donc cela n’a pas eu de répercussions sur moi. L’humour s’est certainement internationalisé en suivant la mode américaine du stand-up comedy et la proposition comique a beaucoup augmenté en quantité, cela oui. Il y a énormément de personnes qui se lancent dans le monde de l’humour. Ce n’était pas le cas il y a des années ».
Quelle relation avez-vous avec vos parents ? Nous les voyons aussi représentés dans la série.
« Une bonne relation, nous sommes amis, il y a presque un rapport d’égal à égal avec eux. Cependant, ils ont toujours beaucoup disputé et j’ai beaucoup souffert, émotionnellement, de leurs disputes en grandissant. C’était un traumatisme pour moi quand j’étais petit, j’aurais voulu qu’ils ne se disputent pas autant et je voudrais encore qu’ils ne le fassent plus. Je les avais aussi appelés pour jouer dans ma série, mais les gérer était trop compliqué ».
Y a-t-il quelque chose que vous avez pris d’eux ?
« Ils sont tous les deux des personnages très particuliers, ils font beaucoup rire. Ils m’ont donné une culture humoristique en quelque sorte. Mon père fait beaucoup de plaisanteries et ma mère aussi, elle est une actrice manquée ».
Étaient-ils donc heureux que vous vouliez faire le comique de profession ?
« Quand j’étais petit, je faisais des sketches, je tournais des films d’horreur, donc la passion était toujours là mais au début ils étaient un peu sceptiques, bien qu’ils m’aient eux-mêmes offert ma première caméra. Au début, ils ne comprenaient pas ce que je faisais, ils ne comprenaient pas les bandes-annonces. Puis, cependant, ils sont devenus mes fans ».
Avez-vous jamais imaginé un avenir loin des projecteurs ?
« Quand je pense à l’avenir, j’imagine deux voies : l’une est celle de devenir golfeur, l’autre celle de me consacrer à la spiritualité. Je me sens un golfeur manqué. Je jouais au golf quand j’étais enfant quand mon grand-père m’emmenait en vacances à Fiuggi où il y avait un terrain de golf et pendant plusieurs années je me suis entraîné là-bas. Et puis, j’aimerais explorer le monde de la spiritualité et devenir un ascète total. J’ai le désir de faire des expériences de ce type, de vivre dans un monastère, de m’isoler du contexte social mais toujours temporairement. Au final, le vrai défi n’est pas de s’isoler mais de rester dans ce monde et de ne pas en être submergé ».
Sconfort Zone : la critique
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Marc Lefebvre est un économiste et journaliste, expert en macroéconomie et marchés financiers mondiaux.