Rami Malek en analyste CIA vengeur: Un thriller plus captivant qu’il n’y paraît !

Malek incarne un génie des agences secrètes dans un film de vengeance divertissant mais sans aspérité

Dans « L’Amateur », Rami Malek joue le rôle de Charlie Heller, un analyste de la CIA brillant et exaspéré, qui opère dans les profondeurs du quartier général de Langley, au sein du département de Décryptage et Analyse. Expert en codage et en surveillance, Charlie vit une existence apparemment idéale avec Sarah (Rachel Brosnahan), sa femme dévouée et femme d’affaires, dans une ferme rénovée. Leur bonheur est brutalement interrompu lorsque Sarah est capturée et tuée par des terroristes lors d’un voyage d’affaires à Londres. Pour Charlie, c’est comme si sa vie entière était anéantie. Bien que ses supérieurs lui garantissent que les coupables seront retrouvés, cela ne suffit pas à apaiser sa colère et son désir de vengeance. Il décide qu’il veut les tuer de ses propres mains.

Pour atteindre son objectif, Charlie doit agir en marge de la loi. Après tout, quel serait l’intérêt d’un film de vengeance si celle-ci était approuvée par les autorités ? C’est précisément ce côté hors-la-loi qui donne au film ce goût si particulier. Les films de vengeance, qui remontent à des œuvres telles que « Joe » (1970) ou encore « Walking Tall » (1973) et « Death Wish » (1974), ont posé les bases d’une certaine révolution conservatrice, bien avant l’ère de Fox News. Ces films, prônant l’absence de merci, ont trouvé un écho dans de nombreux discours politiques de droite, un héritage qui semble avoir atteint son apogée avec Donald Trump, souvent plus vengeur que président.

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Dans ces films, la vengeance offre un exutoire subversif et antisocial. Charles Bronson, dans « Death Wish », incarne un architecte doux qui devient violent après le meurtre de sa femme. Mais « L’Amateur », qui arrive des décennies après ces films, est réalisé avec une esthétique technologique lisse et une efficacité utilitaire, ce qui confère au genre un aspect aussi lisse qu’un jeu vidéo.

Charlie, depuis son bunker de la CIA, n’est pas un homme violent de nature. Le film joue sur ce contraste en le montrant en train de poursuivre des criminels à travers diverses villes, de Paris à Istanbul, tout en restant un homme de l’ombre, usant plus de ses compétences en piratage que de violence physique. Cela illustre bien le fait qu’il a vu beaucoup de films, mais cela ne rend pas « L’Amateur » particulièrement percutant. Le film, dirigé par James Hawes avec une efficacité anonyme, semble parfois arbitraire, malgré les nombreux rebondissements.

Charlie essaie également de faire chanter ses supérieurs après avoir découvert une opération secrète de l’agence, mais manipuler la CIA est un jeu dangereux. Pour gagner du temps, l’adjoint sinistre du directeur, Alex Moore (Holt McCallany), feint de coopérer avec le plan de vengeance de Charlie, lui offrant même un entraînement spécial. Cependant, cet entraînement est si bref qu’il en devient presque risible, soulignant que Charlie n’est pas vraiment taillé pour l’action.

Une fois qu’il échappe à la surveillance de Moore, « L’Amateur » semble emprunter des éléments à des films comme « Bourne », « Death Wish », « Munich » et diverses aventures d’espionnage génériques, dans une ère où la technologie équivaut à la mort. Bien que le film soit bien réalisé et reste divertissant, il semble surcharger son mélangeur de trop de pulpe.

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Il y a un moment amusant où Charlie crochète une serrure en suivant une vidéo explicative, illustrant ce que « L’Amateur » aurait pu être si le film avait véritablement exploré cette idée d’apprentissage sur le tas. Mais ce moment semble être un vestige d’un brouillon antérieur; cette qualité d’improvisation manque cruellement tout au long du film. Finalement, Charlie s’allie avec un espion avec qui il correspondait sous le nom de code Inquiline, qui s’avère être… un peu trop doux.

Ce thriller est le troisième que Rami Malek réalise depuis son succès dans « Bohemian Rhapsody », et il accentue encore l’intensité nerveuse qui semble devenir sa marque de fabrique. Il est parfaitement adapté pour jouer ce geek devenu justicier numérique; ses yeux lancent des éclairs. Son meilleur moment arrive tôt dans le film, lorsqu’il enferme l’un des tueurs (asthmatique) dans une chambre médicale en plexiglas et y déverse du pollen. Pour un instant, on peut presque goûter au sadisme. En général, cependant, Malek joue sa mission vengeresse comme si elle était presque théorique. L’idée sous-jacente de « L’Amateur » — que Charlie doit tout faire lui-même — reste en surface, juste une idée. C’est pourquoi le film est correct, mais jamais vraiment… mortel.

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