‘Ted Lasso’ : Cristo Fernández dans un drame comique stylisé
Cristo Fernández, connu pour son rôle dans ‘Ted Lasso’, apparaît dans ce drame comique stylisé intitulé « Corina ». Cette œuvre marque le début prometteur d’Urzula Barba Hopfner en tant que scénariste et réalisatrice, et raconte l’histoire d’une jeune écrivaine aspirante souffrant d’agoraphobie.
Depuis sa sortie, le film « Amélie » de Jean-Pierre Jeunet, qui décrit de manière fantaisiste la vie d’une Parisienne excentrique trouvant l’amour à travers des actes de gentillesse aléatoires, a marqué la culture populaire et influencé de nombreux cinéastes. Le style et l’approche de Barba Hopfner dans « Corina » rappellent clairement ce classique, bien que son film apporte une touche de fraîcheur et de subtilité.
Corina, une jeune femme de 20 ans vivant à Guadalajara, souffre d’agoraphobie. Elle porte des bottes, une jupe longue et arbore une coupe au carré à la française, un style qui n’est pas sans rappeler celui d’Audrey Tautou dans « Amélie ». Le film s’ouvre sur une narration en voix off qui retrace les tragédies de l’enfance de Corina, suite au décès prématuré de son père. Sa mère, Reneé, terrifiée par le monde extérieur, a réduit l’univers de Corina à quelques pâtés de maisons autour de leur maison. Corina ne s’aventure jamais au-delà de ces limites, se rendant à son travail dans une maison d’édition, puis à l’épicerie voisine, avant de rentrer chez elle en comptant ses pas.
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Malgré un début qui peut sembler familier, le portrait que dresse Barba Hopfner de Corina évolue vers une singularité propre. Non seulement par le contexte mexicain du film, mais aussi parce que Corina aspire à être reconnue comme écrivaine. Le film explore avec finesse les thèmes de l’auto-réalisation et du courage, tout en encourageant à sortir de sa zone de confort. Bien que « Corina » partage avec « Amélie » un ton décalé et optimiste, les deux œuvres divergent par leur traitement des sujets.
Lassée de son travail de correction de romans populaires, Corina décide un jour d’agir contre son gré lorsqu’un conflit survient avec l’auteur le plus rentable de la maison d’édition, Xareni Silverman. Incapable de convaincre Silverman de modifier la fin de son dernier roman, Corina réécrit elle-même la conclusion, y apportant une touche d’espoir. Ce texte modifié, destiné à son épanouissement personnel, finit par erreur sur le bureau de son patron, déclenchant une série d’événements qui la mettent sur le chemin de la croissance personnelle.
À l’extérieur, où elle est presque muette en raison de son agoraphobie, Corina est filmée de très près, accentuant son isolement. Sa mère, interprétée avec une tendresse humoristique par Carolina Politi, et Carlos, un nouveau vendeur interprété par Cristo Fernández, jouent un rôle clé dans son soutien, bien que l’intrigue ne centralise pas le romantisme.
Les couleurs vives des vêtements de Corina tranchent avec les teintes neutres de son lieu de travail, soulignant son décalage avec son environnement. Chez elle, son univers coloré se confond avec un décor chargé qui rappelle l’appartement d’Amélie. « Corina » trouve un équilibre visuel qui enregistre cette esthétique délibérée sans en faire trop.
« Corina » défend finalement une vision optimiste et des fins heureuses dans un monde chaotique. Le film pose Corina en contraste avec le pessimisme de son héroïne littéraire, explorant les limites de l’empathie humaine face à la souffrance. Entre cynisme et optimisme, le film trouve un terrain d’entente qui élève son propos au-delà de la légèreté pour atteindre une forme de sagesse.
Le film se positionne dans un espace rare du cinéma mexicain, ni trop engagé, ni trop léger. La voix artistique de Barba Hopfner émerge avec assurance pour ce premier essai prometteur, prouvant que « Corina » peut résonner bien au-delà du Mexique. Contrairement à « Amélie », la quête de Corina ne se réduit pas à trouver un compagnon, mais à créer ses propres histoires, à la fois sur le papier et dans la vie.
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Marc Lefebvre est un économiste et journaliste, expert en macroéconomie et marchés financiers mondiaux.