Depuis plusieurs années, la Turquie a massivement soutenu les factions rebelles islamistes, notamment Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), en anticipant de bénéficier de leur ascension contre le régime de Bachar El-Assad. Dès le début de la prise de pouvoir par HTC, des figures politiques turques telles qu’Ibrahim Kalin, responsable des renseignements à Ankara, se sont précipitées en Syrie pour des pourparlers. Le 12 décembre, Kalin a rencontré Ahmed El-Charaa, mieux connu sous le nom de Abou Mohammed Al-Joulani, suivi de près par le ministre des Affaires étrangères, Hakan Fidan, qui s’est rendu sur place dix jours plus tard. Toutefois, alors que la Turquie cherche à gagner la faveur des nouveaux dirigeants de Damas, et envisage même de les inciter à attaquer les forces arabo-kurdes, une partie de la population turque s’alarme quant au traitement réservé aux minorités dans la Syrie reconfigurée, rapporte le journal Evrensel.

Les alaouites, qui constituent environ 10 % de la population syrienne et sont souvent associés à l’ancien régime Assad, sont particulièrement vulnérables. De nombreuses séquences vidéo diffusées et vérifiées sur les réseaux sociaux turcs montrent des membres de cette communauté être malmenés, battus, voire exécutés. Cette situation a suscité une vive réaction en Turquie, où réside aussi une minorité alaouite.

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