Critique « Nonnas » : Vince Vaughn et des grand-mères italiennes dans une comédie culinaire sympa!

Susan Sarandon, Lorraine Bracco, Talia Shire et Brenda Vaccaro animent un film avec leurs recettes et histoires

Susan Sarandon, Lorraine Bracco, Talia Shire et Brenda Vaccaro donnent vie à un film inspiré par le véritable restaurant Enoteca Maria, en partageant les recettes et les récits des femmes qui l’animent.

Les ingrédients sont simples, le processus de cuisson est lent et l’histoire est riche. Les plats italiens mis à l’honneur dans la comédie dramatique sentimentale « Nonnas » de Stephen Chbosky ne sont pas l’œuvre de chefs cuisiniers professionnels, mais plutôt celle de femmes d’origine italienne qui ont peaufiné leurs saveurs au fil des générations. Chaque bouchée rend un hommage savoureux à leurs origines et aux personnes qui les ont aimées. Certains éléments du film sont authentiques : le scénario de Liz Maccie offre une vue romancée sur la manière dont Jody Scaravella a ouvert l’Enoteca Maria, un restaurant italien réel où des grand-mères sont aux fourneaux.

Joe (Vince Vaughn), employé de la MTA, vient de perdre sa mère. La séquence d’ouverture le montre enfant, observant sa mère et sa grand-mère (« nonna ») préparer un festin pour les amis et la famille. Ces jours bénis sont baignés d’une lumière éthérée pour évoquer la nostalgie. Dans le présent, après les funérailles, ce sont les plats qu’elles ont préparés pour lui qui subsistent comme des manifestations comestibles de leur affection. Pourtant, ce que Joe regrette le plus, c’est la sauce dominicale de sa nonna, une saveur si particulière qu’elle semble impossible à reproduire sans la recette originale. Il ne faudra pas longtemps pour que Joe déclare que cuisiner est une expression d’amour, le thème central peu original de cette histoire souvent mielleuse et parfois touchante.

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Lorsque son ami de toujours Bruno (Joe Manganiello) et sa femme Stella (Drea de Matteo) lui suggèrent d’utiliser l’argent de l’assurance de sa mère pour changer de vie, Joe recrute un quatuor de nonnas pour être les cheffes d’un nouveau restaurant qu’il prévoit d’ouvrir sur Staten Island : l’Enoteca Maria, en hommage aux femmes de sa famille. Il y a Roberta (Lorraine Bracco), l’amie bolognaise bougonne de sa mère. Une annonce sur Craigslist amène l’ancienne religieuse Teresa (Talia Shire) et Antonella (Brenda Vaccaro), une Sicilienne sans détour. Quant aux desserts, Joe convainc la coiffeuse de sa mère, Gia (Susan Sarandon), de prêter ses talents à l’entreprise.

Le casting de ces femmes est en lui-même une célébration de la culture italo-américaine, certaines ayant joué dans plusieurs films et séries emblématiques de cette communauté ethnique spécifique : Bracco a joué dans « Goodfellas » et « The Sopranos », tandis que Shire a joué dans « Le Parrain » et les films « Rocky ». Avec Antonella vient aussi sa voisine Olivia (Linda Cardellini), l’ancienne petite amie du lycée de Joe, ajoutant un fil romantique au scénario qui semble forcé pour donner à son personnage une motivation secondaire, bien que peu imaginative, en plus de son dévouement sincère pour sa mère.

Bien que les dialogues de Vaughn soient parsemés de platitudes, la sincérité de l’acteur en tant qu’homme ordinaire maintient les répliques aussi réalistes que possible. On le croit en tant que gars ordinaire au grand cœur logé dans une stature imposante. Par ailleurs, le scénario de Maccie semble conçu pour intégrer toutes les intrigues secondaires dans un ensemble artificiellement ordonné à la fin, incluant une lettre que la mère de Joe lui a laissée, et l’idée que les locaux de Staten Island pourraient être mécontents de voir un étranger ouvrir un restaurant là-bas. L’ensemble est presque entièrement enveloppé de chansons classiques en italien, ainsi que de morceaux en anglais qui parlent de l’expérience des immigrants à New York.

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« Nonnas » trouve ses moments les plus riches lorsque les actrices expérimentées partagent l’écran pour se chamailler sur les régions spécifiques d’Italie qu’elles considèrent comme leur patrie ou pour contempler leurs erreurs passées. Sarandon brille dans un rôle sur mesure en tant que la plus stylée et la plus avant-gardiste du groupe. Le fait que son personnage possède un salon de coiffure joue un rôle lors d’une scène où les nonnas se refont une beauté tout en buvant du limoncello et en discutant de leurs maris décédés, des amants qui leur ont échappé ou des difficultés à élever des enfants. Leurs échanges francs donnent envie que le film vive à la hauteur de son titre et en fasse les protagonistes, à l’instar de « Tea With the Dames » ou du plus récent « 80 for Brady » pour leurs actrices principales.

En tant que film centré sur la nourriture, « Nonnas » présente des gros plans appétissants de sauces, soupes et viandes que les cuisinières expérimentées préparent, mais n’aborde pas vraiment leur origine ou leur importance dans un contexte culturel ou historique plus large. L’utilisation de la nourriture non pas comme plat principal mais comme moyen d’explorer les liens familiaux rappelle le ton et les idées de « Tortilla Soup » de María Ripoll, qui parle d’un chef mexicain-américain et ses trois filles. « Nonnas » réitère son message sur la force unificatrice d’un repas fait maison comme incarnation de la communauté, et même si elle surcharge son récit avec trop de condiments inutiles qui se perdent dans le mélange, le résultat est finalement savoureux.

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