L’union entre la France et l’Empire ottoman, formalisée dans les années 1530 par François Ier et Soliman le Magnifique, représente un des premiers exemples de collaboration diplomatique entre un pays chrétien et un empire musulman. Cette alliance, souvent qualifiée d' »impie » par les contemporains, a suscité beaucoup de réactions à l’époque. Pour François Ier et Soliman, ce pacte leur permettait de faire front commun face à leur ennemi partagé, le Saint Empire romain germanique dirigé par Charles Quint.

En 1542, l’ambassadeur français à Constantinople, Antoine Escalin des Aimars, plus connu sous le nom de « capitaine Polin », a finalisé les termes de cette alliance. Les Ottomans promettaient l’envoi de plus de cent galères pour combattre Charles Quint, tandis que les Français s’engageaient à attaquer les Flandres et les côtes espagnoles avec leur propre flotte, et à envoyer 40 galères en soutien des actions turques en Méditerranée.

Au début du printemps 1543, la flotte ottomane quitte Constantinople sous les ordres de l’amiral Barberousse, en compagnie de Polin, et arrive à Antibes trois mois plus tard. Selon les chroniques de l’époque, entre 25 000 et 30 000 hommes débarquent sur le sol français, répartis sur 110 galères et 40 navires plus petits, tous équipés d’artillerie.

Uniquement les chefs de famille et les artisans restent

Peu après leur arrivée, Polin transmet un message de François Ier à Barberousse : le roi demande l’aide de la flotte ottomane pour lancer une attaque contre Nice, un important carrefour commercial sur la Côte d’Azur, alors sous le contrôle du duc de Savoie, allié de Charles Quint. L’attaque se solde par un siège mitigé. Malgré des dégâts importants causés par les incendies, la ville reste sous la domination du duc de Savoie, et les gains territoriaux pour le royaume de France sont minimes.

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Suite à l’échec du siège, François Ier propose d’héberger la flotte ottomane à Toulon durant l’hiver. Pensant que cela pourrait faciliter de futures opérations militaires, il prend cette décision stratégique.