Il s’agit de “la plus importante série de frappes aériennes contre les houthis depuis le début du conflit”, souligne The Jerusalem Post. Des responsables militaires israéliens ont confirmé le 26 décembre au journal que plusieurs sites houthis avaient été visés, notamment près des aéroports de Hodeidah et de Sanaa, la capitale yéménite, en réponse à des “attaques incessantes” contre leur territoire.

Les cibles incluaient des centrales électriques à Hezyaz et Ras Kanatib, ainsi que des installations militaires dans les ports de Hodeidah, Salif et Ras Kanatib, selon Al-Jazeera. Les frappes à l’aéroport de Sanaa ont touché la piste principale, la tour de contrôle et plusieurs avions, certains prenant feu suite aux attaques. Les insurgés rapportent au moins six décès.

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Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui était présent à l’aéroport de Sanaa lors des bombardements, a annoncé sur X qu’il était “sain et sauf”.

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a dénoncé l’“escalade” des tensions entre les houthis et Israël. “Les bombardements israéliens d’aujourd’hui sur l’aéroport international de Sanaa, les ports de la mer Rouge et les centrales électriques au Yémen sont extrêmement préoccupants”, a-t-il exprimé par la voix de son porte-parole.

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Les houthis, un casse-tête pour Israël

Le groupe yéménite, qui contrôle une grande partie du Yémen y compris la capitale Sanaa, est soutenu par l’Iran, l’adversaire de longue date d’Israël. Depuis le début du conflit initié par une attaque du Hamas le 7 octobre 2023, les houthis ont multiplié les assauts contre Israël, en “solidarité” avec les Palestiniens.

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Jeudi, le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a prévenu que son pays continuerait ses attaques contre les insurgés yéménites “jusqu’à ce que la mission soit accomplie”. Il a déclaré vouloir “éliminer cette branche terroriste de l’axe du mal iranien”.

Après avoir “effectivement neutralisé ses deux principaux adversaires à sa frontière – le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban”, Israël, se sentant renforcé, “se concentre désormais sur les houthis”, rapporte The Wall Street Journal, qui note qu’Israël a commencé à “intensifier ses frappes” contre ce groupe.

“Les analystes considèrent que les houthis posent un défi conséquent pour Israël, en raison de leur éloignement [plus de 1 600 kilomètres] et du fait qu’ils représentent un ennemi relativement récent sur lequel les services de renseignements israéliens n’avaient jusqu’à présent pas concentré leur attention.”

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“La réaction devrait être internationale”

Selon Alon Pinkas, journaliste à Ha’Aretz, Israël fait “une erreur” en ciblant maintenant les houthis. “Ils attaquent Israël et la riposte devrait être impitoyable, c’est indéniable. Mais la réponse doit être internationale”, indique-t-il. “Les houthis contrôlent le détroit de Bab El-Mandeb, qui est une voie maritime cruciale menant à la mer Rouge en direction du canal de Suez. Cela affecte 10 % des exportations maritimes de pétrole et 8 % du gaz naturel liquéfié du golfe Arabo-Persique vers l’Europe (et plus encore avec les sanctions sur le pétrole russe), ainsi que 60 % des exportations chinoises vers l’Europe. Ce n’est pas seulement un problème pour Israël.”

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Jeudi soir, les houthis ont rapidement réagi aux frappes israéliennes. Selon The Times of Israel, un missile lancé depuis le Yémen en pleine nuit a contraint des millions d’Israéliens à se réfugier dans des abris anti-bombes. L’attaque a aussi brièvement perturbé les opérations à l’aéroport Ben-Gourion, près de Tel-Aviv.

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