Suite à la disparition du pouvoir de Bachar El-Assad, l’armée israélienne a non seulement mené de nombreuses frappes en Syrie, mais a aussi pris le contrôle d’une portion de la zone démilitarisée du plateau du Golan, qui marque la frontière entre les deux nations. Voici une analyse détaillée en vidéo.
“Immédiatement après la chute de Bachar El-Assad, Israël a commencé à bombarder toutes les installations militaires syriennes”, rapporte la chaîne américaine CNN. Le 7 décembre, tandis que les forces rebelles syriennes dirigées par le groupe islamiste Hayat Tahrir Al-Cham (HTC) prenaient Damas et détrônaient le gouvernement syrien, Israël initiait l’opération “flèche du Basan”, l’une des plus grandes offensives aériennes de son histoire.
Dans un laps de temps de seulement deux semaines, Israël a réalisé “plus de 600 frappes sur le territoire syrien”, souligne The Conversation. Ces frappes massives visaient à anéantir les bases militaires syriennes, abandonnées par les forces lors de l’avancée des rebelles islamistes. D’après The Washington Post, ces bases contiendraient “des munitions et des équipements cruciaux, y compris des vestiges de l’arsenal d’armes chimiques de Bachar El-Assad”. En 2013, ce régime avait tué environ 1 500 civils lors d’une attaque au gaz double dans la Ghouta, une banlieue de Damas.
Israël, donc, cherche à éviter que de telles armes tombent entre les mains de groupes rebelles islamistes qui pourraient lui être hostiles, et décrit ces frappes comme “préventives”. Toutefois, certains analystes considèrent que “ces attaques visaient également à affaiblir davantage l’Iran”, pays dont de nombreux mercenaires opéraient en Syrie sous le règne d’El-Assad, indique le Washington Post.
Incursion terrestre
Parallèlement à ces bombardements, Israël a également “entrepris une incursion militaire” sur le plateau du Golan, selon Al-Jazeera. Occupé par Israël depuis 1967 pour les deux tiers de sa superficie, le Golan a été le théâtre d’une tentative infructueuse de reconquête par la Syrie en 1973. Depuis 1974, une zone tampon démilitarisée de 400 km2, surveillée par les Nations unies, y a été établie à l’est. Juste après la chute du gouvernement syrien, Israël a rapidement déployé des troupes dans cette zone, rapporte l’Orient-Le Jour.
De nombreux médias interprètent ces actions comme des signes des ambitions expansionnistes d’Israël dans le Golan. D’autant plus que le 15 décembre dernier, l’État israélien a proposé une loi visant à doubler la population israélienne dans cette région, où résident déjà environ 31 000 colons.
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Juliette Martin est journaliste spécialisée en politique internationale, avec une passion pour les relations diplomatiques et les questions géopolitiques.