« LifeHack » Critique: Un film de braquage haletant à l’écran!

Timur Bekmambetov et le cinéma sur écran d’ordinateur : une nouvelle ère

Le producteur de « Unfriended », Timur Bekmambetov, revient avec un nouveau projet de film sur écran d’ordinateur, en collaboration avec le réalisateur Ronan Corrigan, explorant de nouvelles facettes de l’esthétique numérique.

Les films « Screenlife », une spécialité de Timur Bekmambetov, se marient aussi bien que le vin et le fromage. Cette catégorie de films, qui se déroule entièrement sur des écrans d’ordinateurs ou de téléphones, a vu le jour avec « The Collingswood Story » en 2002 et a depuis connu une évolution impressionnante. Bekmambetov a produit des films d’horreur comme « Unfriended », des thrillers dramatiques tels que « Searching », et même une adaptation de Shakespeare avec « R#J ». Avec « LifeHack », dirigé par Ronan Corrigan, le genre se lance audacieusement dans l’univers du film de casse, offrant aux adeptes de ce format une expérience incontournable.

Les films de casse traditionnels mettent en scène des professionnels chevronnés qui progressent physiquement vers un objectif précis, comme le coffre-fort dans « Ocean’s 11 ». Cependant, à l’ère des cryptomonnaies et des portefeuilles numériques, Corrigan bouleverse ces attentes avec l’histoire de quatre adolescents solitaires cherchant à prouver leur valeur. « LifeHack » regorge de détails visuels, à tel point que le format Screenlife semble être le seul moyen envisageable pour raconter cette histoire. Le film présente un piratage réaliste (du moins, plus que ce à quoi Hollywood nous a habitués), avec un écran qui se remplit d’informations, de blagues et de mèmes aussi rapidement qu’ils envahissent la vie de la génération Z, mais ici, chaque image est minutieusement choisie par des mains humaines plutôt que générée par des algorithmes. Le résultat est à la fois drôle et palpitant, avec une exécution qui s’apparente elle-même à un casse.

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Le film explore les limites du concept « uniquement sur écrans », alors que beaucoup de son action se déroule loin des ordinateurs. Il intègre des séquences de caméras de sécurité et de nombreux appels FaceTime, tout en restant ancré dans le point de vue d’un seul personnage : Kyle (Georgie Farmer), un jeune Anglais casanier, qui nous fait découvrir ces fenêtres sur le monde via son ordinateur, avec seulement quelques passages occasionnels sur son smartphone. À travers un montage rapide et efficace qui montre les jeunes versions de chaque personnage, le film établit rapidement les relations centrales entre Kyle, son ami d’enfance entreprenant aux États-Unis, Petey (James Vinh Scholz); son camarade énergique, l’Anglais Sid (Roman Hayeck-Green); et son amour américain, Alex (Yasmin Finney), une jeune fille aux yeux brillants mais aux secrets sombres.

Le quatuor se retrouve principalement pour jouer à des jeux de tir à la première personne en ligne, mais avec leurs compétences diverses, ils s’adonnent également à une des nouvelles formes de divertissement favorites sur Internet : démasquer les escrocs en ligne (souvent originaires d’Inde) qui se font passer pour des autorités américaines, et les contre-arnaquer ou même les menacer en retour. Cette inversion des rôles de vigilante pose les bases de leurs capacités en piratage, ainsi que de la morale de type Far West du Web moderne, où tout est permis tant que cela peut être justifié dans sa propre tête.

Cela les mène à leur prochain grand coup : un casse de cryptomonnaie en rassemblant autant d’informations que possible sur le milliardaire technologique et personnalité médiatique de droite Don Heard (Charlie Creed-Miles), un personnage qui rappelle fortement Elon Musk mais avec un côté plus tranchant et des secrets plus dangereux. Découvrir le modus operandi du groupe est en soi un plaisir, commençant par une attaque contre Don via sa fille influenceuse sur les réseaux sociaux, Lindsey (Jessica Reynolds). Plus les amis accumulent d’informations, plus leur confiance monte en flèche, en parallèle de leur paranoïa et de leur anxiété croissantes, faisant de « LifeHack » un spectacle captivant. Cependant, le film reste fermement ancré dans la question de ce qui les motive à entreprendre cette tâche. Il y a suffisamment de pauses conversationnelles entre chaque phase de leur plan pour établir les détails de leur vie familiale, impliquant des parents soit autoritaires soit distants, ce qui cadre subtilement leur folle entreprise de cryptomonnaie comme un acte de rébellion adolescente exaltante.

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Cependant, il ne faut pas longtemps avant que l’échelle morale glissante du film n’introduise des questions plus complexes (en plus des dangers légaux existants) sur la légitimité de leurs actions. Ils tentent souvent de justifier leurs motifs par un prisme altruiste, mais les brèves incursions de Corrigan et de ses acteurs dans l’adrénaline ressentie par chaque personnage lorsque les choses tournent en leur faveur révèlent le contraire. Avant que vous ne vous en rendiez compte, toutes les arnaques et contre-arnaques se retournent contre eux à travers des rebondissements surprenants, mettant le groupe d’amis dans de nombreux pièges et exacerbant les tensions entre eux.

Atteignant son apogée dans un acte final intense avec des dimensions à la fois réelles et Screenlife (encore une fois, telles que vues sur l’ordinateur de Kyle), « LifeHack » trouve un équilibre habile entre ses éléments de casse et ses moments tranquilles de caractérisation. Tout cela se révèle immensément divertissant. Avec une bande-son techno qui maintient le rythme, le film ne ralentit jamais, même lorsqu’il prend le temps de respirer.

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