Durant son premier mandat, Donald Trump avait montré peu d’intérêt pour l’Afrique, allant jusqu’à tenir des propos dénigrants envers certains de ses pays. Selon le quotidien burkinabè « Le Pays », son second mandat pourrait suivre la même trajectoire.
À Washington, il sera précisément midi, soit 17 heures à Ouagadougou, ce lundi 20 janvier, lorsque Donald Trump, réélu président, et son vice-président, James David Vance, prêteront serment. Ils s’engageront à remplir leurs fonctions avec diligence et à défendre la Constitution des États-Unis.
La cérémonie d’investiture se tiendra à l’intérieur du Capitole, et non sur son esplanade habituelle, en raison du froid extrême qui sévit aux États-Unis pendant l’hiver. Cette cérémonie rassemblera des figures politiques importantes ainsi que des leaders économiques américains.
Dans quelques heures, Donald Trump occupera pour la seconde et dernière fois le poste de président de la plus grande puissance militaire et économique mondiale, à cause de la limite de deux mandats imposée par la Constitution américaine.
La question des tarifs douaniers
Comme lors de son accession au pouvoir en 2016, cet homme d’affaires prospère et star de télé-réalité va probablement encore une fois tendre la main à ses opposants politiques et rassurer ses partisans les plus radicaux. Il restera fidèle à l’idéologie conservatrice de son parti et rassurera la communauté internationale en affirmant que les États-Unis ne seront pas fermés aux autres pays, bien qu’il ait annoncé vouloir expulser massivement les immigrants illégaux.
Sur ce dernier point, il a récemment confirmé qu’il initierait « la plus grande campagne d’expulsion de l’histoire américaine » juste après son investiture, en renvoyant plus de 10 millions de migrants illégaux. Ces déclarations ont été fréquentes ces dernières semaines, certaines allant jusqu’à inquiéter la communauté internationale, comme ses menaces d’annexer le canal de Panama et le Groenland.
L’Afrique, quant à elle, ne semble pas être une priorité pour le président réélu, et pourrait être négligée comme elle l’a été lors de son premier mandat. Bien que cette fois, il n’ait pas tenu de propos insultants envers certains pays, qu’il avait précédemment qualifiés de « pays de merde ».
Ce second mandat pourrait également être marqué par une politique d’immigration restrictive, la fermeture des portes américaines aux jeunes Africains, et l’imposition de droits de douane élevés sur les importations africaines aux États-Unis, avec un risque élevé de non-renouvellement de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) en 2025, qui exonère de droits de douane de nombreux produits de 32 pays d’Afrique subsaharienne.
L’Afrique, un enjeu mineur
Hostile aux organisations multilatérales telles que l’ONU et l’Union africaine, l’Amérique sous Trump privilégiera probablement les accords bilatéraux avec des nations comme l’Afrique du Sud, le Nigeria, la République démocratique du Congo, le Kenya, l’Égypte et le Maroc, pour contrer l’influence croissante de la Chine et de la Russie sur le continent.
En matière d’immigration, de commerce international et d’alliances militaires, le retour de Trump à la Maison-Blanche ne semble pas promettre de progrès significatifs, et l’Afrique ne devrait pas en attendre beaucoup.
Ce constat est d’autant plus vrai que le président a fait des annonces qui pourraient inquiéter les nations africaines, notamment avec des réductions significatives dans les budgets d’aide au développement, une réduction de la présence militaire américaine qui pourrait bénéficier aux groupes terroristes, et le retrait des accords climatiques, augmentant les risques liés aux changements climatiques tels que la sécheresse, la désertification, les inondations et l’élévation du niveau de la mer.
En conclusion, l’Afrique ne constituera pas un enjeu majeur pour l’Amérique sous la présidence de Trump II, tout comme elle ne l’était pas lors de son premier mandat marqué par son isolationnisme et ses commentaires désobligeants envers les pays africains, qu’il avait traités de « trous à rats ».
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Juliette Martin est journaliste spécialisée en politique internationale, avec une passion pour les relations diplomatiques et les questions géopolitiques.