Le nouveau président a récemment critiqué les frais imposés aux navires américains utilisant une route maritime spécifique, menaçant de reprendre le contrôle de cette voie si la situation ne changeait pas. Selon les médias américains, cela indique de nouveau son intention d’adopter une approche agressive en matière de politique étrangère.
“À l’aube de son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump dévoile plus ouvertement ses plans agressifs de domination territoriale”, note The Wall Street Journal.
Durant un rassemblement de jeunes conservateurs à Phoenix le dimanche 22 décembre, le président élu des États-Unis, Donald Trump, a critiqué ce qu’il considère être des “tarifs ridicules et totalement injustes” imposés aux navires américains traversant le canal de Panama. Il a déclaré que si la situation persistait, il demanderait que le contrôle du canal “soit immédiatement restitué aux États-Unis”.
Trump a mentionné pour la deuxième fois son désir de reprendre la gestion de cette importante voie navigable, rappelle Politico. Il avait déjà menacé le pays latino-américain la veille sur son réseau social, Truth Social.
“Les raisons pour lesquelles Trump s’est concentré récemment sur ce passage maritime essentiel demeurent floues”, commente un site d’information, rappelant que le Panama est un allié constant des États-Unis depuis que ceux-ci ont aidé à renverser le dictateur Manuel Noriega en 1989.
Trump s’en prend à Pékin
Le leader républicain a insinué samedi que la Chine avait une influence croissante sur le canal, qui voit passer 5 % du trafic maritime mondial. “Cela aurait dû rester sous le contrôle exclusif du Panama, pas de la Chine ou de n’importe quelle autre entité”, a-t-il écrit samedi. “Nous ne laisserons jamais ce canal tomber entre de mauvaises mains !” a-t-il ajouté.
Le canal de Panama, achevé par les États-Unis en 1914, a été complètement transféré au Panama en 1999, suite à un accord signé en 1977 par le président démocrate américain Jimmy Carter.
Le président du Panama, José Raúl Mulino, a “fermement rejeté” dimanche les menaces du républicain, selon le journal panaméen Panamá América: “Le canal n’est contrôlé ni directement, ni indirectement par la Chine, la Communauté européenne, les États-Unis, ni par aucune autre puissance. En tant que Panaméen, je rejette catégoriquement toute assertion contraire”, a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur son compte X, sans citer directement Donald Trump.
Le président panaméen a exigé le “respect” pour son pays et a affirmé que “chaque mètre carré du canal de Panama et de ses zones adjacentes appartient au Panama et continuera à lui appartenir”. “La souveraineté et l’indépendance de notre pays ne sont pas à discuter”, a-t-il déclaré fermement.
“Une politique étrangère conflictuelle”
Le Wall Street Journal rappelle que Donald Trump a récemment intensifié ses menaces et attaques contre divers partenaires commerciaux. “Il a aussi récemment provoqué le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, en suggérant que le Canada pourrait devenir le 51e État américain et en le qualifiant de gouverneur. Pendant sa campagne présidentielle, il a également affirmé qu’il ordonnerait au Pentagone de déployer des forces spéciales américaines pour éliminer les chefs des cartels mexicains.” Dimanche, il a également réaffirmé “son intérêt pour le contrôle du Groenland”, un territoire autonome du Danemark.
Ces “attaques révèlent son intention de mener une politique étrangère belliqueuse, cherchant à utiliser des menaces non conventionnelles […] pour obtenir un avantage sur ses alliés et adversaires”, analyse le Wall Street Journal.
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Juliette Martin est journaliste spécialisée en politique internationale, avec une passion pour les relations diplomatiques et les questions géopolitiques.