Ukraine: Grand échange de prisonniers avant le retour de Trump

Échange de prisonniers sous l’égide des Émirats arabes unis

Plus de 300 détenus ukrainiens et russes ont été rapatriés dans leurs pays respectifs ce lundi, sous la supervision des Émirats arabes unis. Alina, visiblement émue et les larmes aux yeux, a partagé ses sentiments avec la BBC alors qu’elle attendait le retour de son époux Oleksandr dans le nord de l’Ukraine, après un échange de prisonniers avec la Russie. « Les émotions sont indescriptibles. L’attente a été insupportable, je désire simplement le revoir », a-t-elle confié. Elle assistait aux retrouvailles des 189 Ukrainiens libérés avec leurs proches. « Nous sommes enfin de retour à la maison. À partir de maintenant, nous soutiendrons l’Ukraine de toutes nos forces », a exprimé Anatoly, libéré deux ans après avoir été capturé à Marioupol au début du conflit. Toutefois, la BBC rappelle que « pour certaines familles, l’angoisse de l’incertitude prend fin, mais des milliers d’Ukrainiens restent captifs en Russie et dans les territoires occupés de l’Ukraine ».

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Volodymyr Zelensky a exprimé sa joie lors de cette libération : « C’est toujours une excellente nouvelle de voir nos compatriotes libérés de la captivité russe. Aujourd’hui est un de ces jours », a-t-il déclaré. Les 189 « défenseurs » de l’Ukraine, selon le terme utilisé par la Pravda, comprennent 87 soldats, 43 membres de la garde nationale, 33 gardes-frontières, 24 marins et 2 civils.

Cet échange, qui a également vu le retour de 150 prisonniers russes, a été facilité grâce à la médiation des Émirats arabes unis, indique The National. Depuis le début du conflit, ces efforts ont permis la libération de 2 484 personnes. Un précédent échange en octobre avait concerné 95 soldats. La Russie et l’Ukraine n’ont pas fourni de chiffres officiels sur le nombre de leurs soldats capturés par l’adversaire, mais on estime à environ 8 000 le nombre de détenus ukrainiens.

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Six milliards de dollars d’aide supplémentaires

Selon le Middle East Eye (MEE), cet accord « montre comment les États du Golfe se positionnent comme médiateurs » dans le conflit. Ces échanges sont « l’un des rares domaines de coopération » entre les deux nations en guerre, observe le site. La neutralité des Émirats a été bénéfique. Le MEE note également que les Ukrainiens et les Russes ont afflué à Dubaï au début du conflit, ce qui a « revigoré son marché immobilier ». Les Émirats servent également de plateforme pour « réexporter des produits de luxe et des technologies militaires de l’Occident vers la Russie ».

Depuis le début de la guerre, une soixantaine d’échanges ont eu lieu, rappelle The New York Times. Cependant, le contexte actuel est marqué par le retour imminent de Donald Trump à la Maison-Blanche, ce qui « pourrait mettre en péril l’aide américaine à Kiev », selon le journal.

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Dans la capitale ukrainienne, « certains espèrent que Keith Kellogg, l’émissaire de Trump pour l’Ukraine et la Russie, saisira rapidement que Vladimir Poutine n’est pas très intéressé par un accord de paix et cherchera à prolonger le soutien à l’Ukraine », souligne The Guardian. « D’autres craignent que Trump, compte tenu de son admiration de longue date pour le président russe, sacrifie » leur pays.

Joe Biden a cependant confirmé l’envoi de 5,8 milliards de dollars supplémentaires à son allié européen. « L’administration démocrate semble avoir entrepris une course contre la montre pour protéger autant que possible les capacités d’attaque et de défense de Kiev, alors que le troisième anniversaire de l’invasion russe est sur le point d’avoir lieu », indique El País. Le quotidien espagnol ajoute que le sénateur de Floride Marco Rubio, futur secrétaire d’État, a exprimé des réserves quant à l’ampleur du soutien financier à l’Ukraine. « Les réticences de Trump ou de Marco Rubio, à un poste aussi déterminant que secrétaire d’État, trouvent un écho chez de nombreux membres du Parti républicain, qui à partir de janvier contrôleront la Chambre des représentants et le Sénat, et auront donc la clé pour éventuellement ouvrir ou fermer le robinet des aides », résume El País.

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