L’accroissement rapide des interactions militaires entre la Corée du Nord et la Russie place la Chine dans une situation délicate. Sur l’échiquier de la politique internationale, Pékin a tendance à se ranger aux côtés de Moscou et de Pyongyang, partageant leur aversion pour un ordre mondial dominé par les États-Unis. Cependant, l’envoi récent par la Corée du Nord de milliers de soldats pour renforcer les lignes russes en Ukraine représente un nouveau risque pour la Chine, testant sa capacité à influencer ses voisins dotés d’armes nucléaires.

Il semble que dans quelques jours, au moins 8 000 soldats nord-coréens pourraient être déployés dans la région de Koursk, à l’ouest de la Russie, pour y combattre, d’après des sources gouvernementales américaines [ce qui s’est confirmé depuis la publication de cet article].

Pour Pékin, la préoccupation majeure est de déterminer dans quelle mesure l’engagement opérationnel des troupes nord-coréennes pourrait conduire à une coopération militaire accrue entre les États-Unis, l’Europe occidentale et leurs alliés en Asie-Pacifique. La Chine critique depuis longtemps ce qu’elle perçoit comme une perversion de la mission de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan), qui a récemment renforcé ses alliances avec l’Australie, le Japon, la Nouvelle-Zélande et la Corée du Sud. Pékin considère que cette évolution menace ses intérêts et la stabilité régionale.

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La Chine voit dans ces alliances défensives occidentales des instruments visant à contenir son émergence en tant que puissance mondiale. Ces partenariats pourraient permettre à Washington de rallier des alliés dans tout conflit potentiel concernant Taïwan. En exemple des risques que ces alliances militaires peuvent représenter, Pékin évoque le bombardement de son ambassade à Belgrade par les forces de l’Otan en 1999.

La crainte d’une confrontation intercontinentale

Le déploiement de troupes nord-coréennes en Russie, qui pourrait atteindre un total de 10 000 hommes selon les estimations américaines, est perçu par la Chine comme inacceptable car cela