Suite à plus de deux mois de négociations intenses, marquées par de multiples rebondissements, la Bulgarie est parvenue à établir un gouvernement après les élections d’octobre dernier, les septièmes en trois ans, témoignant de la grave crise politique que traverse cette nation des Balkans, membre de l’Union européenne depuis 2007.

Politique. Bulgarie : septième élection en trois ans et demi, un sentiment de déjà-vu

Le 16 janvier, le nouveau Parlement a validé ce qui est désormais désigné sous le nom de “gouvernement Jeliazkov”, dirigé par Rossen Jeliazkov, un membre du parti conservateur Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie (Gerb), rapporte le journal en ligne Dnevnik, mentionnant que sa première mission est de “réduire la tension” politique dans le pays.

Ce cabinet est le résultat, comme les précédents, d’une alliance improbable entre le Gerb, dirigé par l’ex-Premier ministre très controversé Boïko Borissov, qui a déjà occupé ce poste trois fois, et ses anciens adversaires : les socialistes du BSP, issus de l’ancien parti communiste, et les membres surprenants du parti ITN, fondé par l’ancien animateur TV et chanteur de variétés Slavi Trifonov.

La coalition bénéficie également du soutien de certains députés de la communauté musulmane du pays, tandis que d’autres ont choisi de suivre l’oligarque controversé Delian Peevski, qui a été sanctionné par les États-Unis pour “corruption”.

Delian Peevski “continue de tirer les ficelles”

D’autres figures notables absentes incluent les réformateurs libéraux du parti Nous continuons le changement, menés par Kiril Petkov et Assen Vassilev, ainsi que leurs anciens alliés de Bulgarie démocratique, qui se trouvent maintenant dans l’opposition.

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Dans une déclaration initiale reprise par Dnevnik, Kiril Petkov a exprimé que l’oligarque et député Delian Peevski “continue de tirer les ficelles” dans les coulisses de la politique bulgare, malgré son absence du gouvernement. Une des principales controverses durant les négociations gouvernementales concernait précisément sa figure, que les autres acteurs politiques cherchaient à éviter.

Malgré le soulagement général ressenti et exprimé dans la presse, les analystes politiques en Bulgarie pointent du doigt la fragilité probable de cette nouvelle coalition. En effet, tous ses membres ont jusqu’à présent été en conflit ouvert, certains comme Slavi Trifonov ayant même promis publiquement de “ne jamais gouverner avec Boïko Borissov”.