Contes du Golfe d’Aden: La fille de la passeuse en lumière!

Introduction au voyage des Tahriib

Les tahriib, terme somali signifiant “émigration”, représente les individus qui, en quête d’une vie meilleure, se lancent dans des périples clandestins pour échapper à des situations de guerre, de misère ou encore aux conséquences dévastatrices du changement climatique. Ces dernières années, leurs traversées du golfe d’Aden, reliant la mer Rouge à l’océan Indien et séparant la Corne de l’Afrique de la péninsule arabique, se sont intensifiées et complexifiées.

Ces migrants parcourent des distances considérables, traversant des pays comme l’Éthiopie, la Somalie, Djibouti, le Yémen et l’Arabie saoudite. Ce flux continu de personnes en mouvement crée une dynamique où rarement quelqu’un trouve un véritable bénéfice à sa condition.

Chapitre premier

Dagaal nin aan aqoon baa ku orda.
“L’homme qui ne connaît pas la guerre s’y précipite.”
— Proverbe somali.

Un craquement soudain réveille Sami de son sommeil agité. Probablement l’arrivée d’un nouveau venu, peut-être un jeune garçon de ferme tout droit venu des plaines, ou encore un autre tahriib à la recherche d’un refuge.

Restant allongé, la tête cachée sous un rideau brillant qui claque contre la fenêtre bloquée en position ouverte, Sami est envahi par ses pensées. Les souvenirs de son domicile familial à Dire Dawa en Éthiopie se mêlent aux images des rues de la capitale du Djibouti, où il a été abandonné à lui-même.

Il se remémore une conversation qu’il a eue il y a cinq ans. Il était assis par terre, sous un arbre, avec son meilleur ami, Araso. Il avait alors 15 ans et venait de perdre sa mère. Presque tous les jeunes des villages voisins de Dire Dawa avaient été approchés par les dilal[en arabe, “vendeurs”], des recruteurs de migrants prêts à tout pour remplir leurs quotas.

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