La prochaine Conférence des Parties, la COP29, prévue pour s’ouvrir le lundi 11 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan, est déjà entourée de controverses et de désengagements notables. Plusieurs chefs d’État ont annoncé leur absence, et le sommet fait face à sa première grande controverse.
La semaine passée, Justin Tkatchenko, le ministre des Affaires étrangères de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, a déclaré que son pays ne participerait pas à la COP29 prévue à Bakou à partir du 11 novembre. Il a décrit le sommet comme une « perte de temps totale« , manifestant son mécontentement face aux « promesses non tenues et à l’inaction » qui caractérisent selon lui ces réunions annuelles sur le climat. « La COP, le rassemblement annuel de l’ONU sur le climat, est régulièrement critiquée pour l’insuffisance d’actions concrètes de la part des grands pays émetteurs. La Papouasie-Nouvelle-Guinée est l’un des premiers pays à annoncer son retrait, les grands émetteurs n’ayant pas honoré leurs engagements« , rapporte The Guardian.
Les annonces successives d’absences de nombreux dirigeants mondiaux ne semblent pas de nature à changer la position de ce pays de 10 millions d’habitants, particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique.
Le président américain Joe Biden, qui vient d’assister à la réélection de Donald Trump aux États-Unis, ne sera pas présent à la COP29. Il en va de même pour le président brésilien Lula, le premier ministre canadien Justin Trudeau, le président sud-africain Cyril Ramaphosa, et le premier ministre australien Anthony Albanese. La représentation européenne ne sera pas plus impressionnante, puisque Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, occupée par le début de son second mandat, ne se rendra pas à Bakou. Le chancelier allemand Olaf Scholz, dont la coalition vient de s’effondrer, ainsi qu’Emmanuel Macron, ne feront pas le déplacement non plus.
Une affaire qui fait tache
« La décision des principaux dirigeants européens de ne pas assister à la COP29 arrive alors que le monde attend de l’UE qu’elle montre davantage de leadership en matière de climat, surtout après la réélection de Donald Trump, qui a retiré les États-Unis de l’accord de Paris pendant son premier mandat et envisage de le faire à nouveau, souligne Bloomberg. Les sommets annuels de la COP sont des moments où les nations conçoivent des stratégies pour respecter l’engagement pris à Paris de limiter le réchauffement climatique. » Pour aggraver la crédibilité du prochain sommet, la BBC a révélé que « un haut responsable de la conférence sur le changement climatique COP29 en Azerbaïdjan semble avoir utilisé son rôle pour organiser une réunion visant à discuter de possibles accords sur les combustibles fossiles » le vendredi 8 novembre.
Dans un enregistrement secret, on peut entendre Elnur Soltanov, directeur général de l’équipe azerbaïdjanaise pour la COP29, discuter d' »opportunités d’investissement » dans la compagnie pétrolière et gazière nationale Socar avec un homme se présentant comme un investisseur potentiel. Elnur Soltanov est aussi vice-ministre de l’Énergie en Azerbaïdjan et membre du conseil d’administration de Socar. Cet incident est particulièrement embarrassant puisque lors de la dernière COP, les pays s’étaient entendus sur une réduction progressive des énergies fossiles.
Ce n’est pas non plus la première fois que des représentants du pays hôte utilisent le sommet sur le climat pour discuter de potentiels investissements dans les énergies fossiles. Lors de l’édition précédente aux Émirats arabes unis, des responsables du pays avaient aussi planifié des réunions pour négocier des contrats pétroliers.
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Juliette Martin est journaliste spécialisée en politique internationale, avec une passion pour les relations diplomatiques et les questions géopolitiques.