Qui pourra freiner cette montée en puissance? Le 19 novembre, un décret a été publié par le Kremlin, établissant une nouvelle doctrine nucléaire pour la Russie. Cette doctrine abaisse drastiquement le seuil d’usage des armes nucléaires face à une « agression extérieure ». Désormais, une telle agression n’a plus besoin d’être nucléaire ni même initiée par un pays possédant l’arme nucléaire pour justifier une « frappe préventive » de la part de la Russie. Ce tournant majeur, largement discuté dans la presse internationale, marque un changement significatif alors que la compétition pour les arsenaux nucléaires se ravive à l’échelle globale.

En effet, selon Richard Spencer du Sunday Times, « l’ancien ordre nucléaire est révolu ». Alors que la crainte d’un nouvel Hiroshima avait longtemps dissuadé l’usage des armes nucléaires, le tabou se dissipe aujourd’hui avec la possibilité d’employer des missiles tactiques plutôt que des bombes de grande envergure comme celles utilisées sur Hiroshima et Nagasaki. Cette évolution survient au moment où les accords de limitation des armements et les traités de non-prolifération sont « rejetés ».

Richard Spencer explique dans son article que non seulement les grandes puissances traditionnelles, mais aussi des pays de taille moyenne comme la Corée du Sud et l’Arabie Saoudite envisagent sérieusement de développer leurs propres arsenaux nucléaires. Cette situation est particulièrement tendue en Corée du Nord et au Moyen-Orient, où la confrontation entre Israël et l’Iran menace de dégénérer.

Wilfred Wan, directeur du programme Armes de destruction massive au Stockholm International Peace Research Institute (Sipri), exprimait récemment ses inquiétudes : Les armes nucléaires n’ont jamais autant influencé les relations internationales depuis la guerre froide, selon lui. Un rapport du Sipri fait état d’une augmentation considérable de l’arsenal nucléaire chinois, passant de 410 ogives en janvier 2023 à 500 en janvier 2024.

Ce numéro propose une analyse approfondie de cette nouvelle course aux armements et de sa banalisation.

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Nous couvrons également la situation explosive au Moyen-Orient. Peu après l’annonce d’un cessez-le-feu précaire au Liban, c’est la Syrie qui se trouve désormais en proie aux flammes, suite à une série d’attaques du Hamas contre Israël l’année précédente. « Le tremblement de terre du 7 octobre 2023 a ébranlé toute la région », écrit Anthony Samrani dans L’Orient-Le Jour. Le « nouveau Moyen-Orient » émerge au milieu des décombres.

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En outre, nous analysons les implications des mandats d’arrêt récents de la CPI contre le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant. Cela représente un tournant pour la justice internationale, souligne le quotidien New Arab.

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En parallèle, nous consacrons quatre pages à la réouverture de la cathédrale Notre-Dame à Paris, en mettant en lumière les réactions positives de la presse internationale. Nous explorons également comment d’autres pays gèrent la restauration de leurs monuments emblématiques, suscitant divers débats. Bonne lecture.